Le chaos qui vient
Le Cherche Midi
Le chaos qui vient
Le Cherche Midi
Le pitch
Les sociétés démocratiques sont aujourd'hui mises à mal, contestées et parfois réprouvées par des citoyens qui ont toujours eu le droit de vote. Elles sont jugées de plus en plus inégalitaires et génèrent toujours plus de frustrations, de colère, de ressentiment. Alors, à quel moment un système qui nous paraissait indestructible touche-t-il à sa fin ? Comment les turbulences politiques à même de conduire à une guerre civile s'expliquent-elles ? Pourquoi les dirigeants d'une société peuvent-ils subitement perdre pied ? Qu'est-ce qui, en un mot, mène à l'effondrement ?
À ces questions de plus en plus saillantes et urgentes, Peter Turchin offre des analyses et des réponses proprement révolutionnaires : les données à partir desquelles il travaille retracent pas moins de 10 000 ans d'histoire et rassemblent plus de 700 sociétés, de l'Égypte ancienne à l'Amérique contemporaine, en passant par la Chine impériale et la France médiévale. Sa méthode combine le court terme de l'actualité à la profondeur de l'histoire humaine avec, quelles que soient les époques, la rigueur d'un scientifique de la complexité.
" Le meilleur essai de l'année. " The Times - " Turchin analyse avec lucidité l'instabilité des systèmes, même les plus solides. " New York Times - " Le grand récit collectif des échecs et des réussites de l'Humanité. " The Observer
Mon avis
Essai littéralement encensé à sa sortie fin 2024 par la presse anglosaxonne, mais aussi française, Le chaos qui vient est un essai qui ne manque pas d'envergure.
Cela en fait-il, pour autant, la pierre angulaire de toute l'analyse sociale et politique de notre civilisation actuelle ?
Certainement pas, car l'ouvrage, s'il fascine dans sa première partie dans les conclusions que Peter Turchin tire de sa nouvelle "science", - la cliodynamique - a tendance à s'effondrer sur la durée sous son propre poids, tant il est mal écrit et épouvantablement mal traduit.
Au départ, ce sont des articles dythirambiques dans Le monde et Le figaro qui m'ont sacrément donné envie de lire l'essai.
La promesse de la cliodynamie, c'est de pouvoir, grâce à une gigantesque base de données informatique constituée par l'équipe de Turchin, comparer toutes les civilisations de l'histoire humaine et d'en identifier les constantes qui, sur la durée, finissent par provoquer leur chute.
Intriguant, non ? Y aurait-il vraiment des facteurs que l'on retrouve dans toutes les civilisations qui déclenchent leur fin prochaine ?
Et si oui, en analysant notre civilisation actuelle, peut-on y retrouver tous ces facteurs et en déduite que notre civilisation actuelle est proche de son terme ?
En fervent admirateur d'Isaac Asimov et de sa théorie de la psychohistoire, je ne pouvais qu'être fasciné par un tel exercice... et j'avoue que la démonstration fondamentale de Turchin m'a largement convaincu.
Je ne vous spolierai pas la théorie dégagée par l'auteur - cela serait vraiment dommage de ne pas vous laisser la découvrir elle-même - mais elle semble permettre, en identifiant quelques facteurs constants, de prévoir les mouvements cycliques de l'histoire humaine.
Ceci dit, passée la fascination initiale née de cette théorie, le livre peine à convaincre sur la durée car :
1/ Le livre est mal construit. Faisant fi de toute démonstration scientifique, Turchin développe sa théorie puis passe des chapitres entiers à reprendre des civilisations pour, en tordant le cou aux faits, les faire coller à sa théorie.
Développée à la "va comme j'te pousse", la démonstration est truffée de renvois à d'autres parties du livre, antérieurs ou postérieurs, qui finissent par donner l'impression au lecteur de tourner en rond.
2/ Le livre est vraiment très mal traduit. Peggy Sastre est une scientifique, chercheuse, traductrice française à la carrière perpétuellement secouée par des controverses.
Le livre commence par une préface rédigée par elle, comprenant une interview de l'auteur, et qui commence par la phrase "Avez-vous déjà rencontré un génie ?". Quel mélange des genres !
Durant tout l'essai, rédigé comme un cours universitaire à la première personne du pluriel (qui fait encore ça de nos jours ?!!), elle mélange langage courant et français totalement désuet, multipliant l'utilisation de mots d'argot des années 50 qui sonnent affreusement dans un ouvrage de recherche prospective !
Mon conseil : n'hésitez pas à lire les chroniques consacrées par Pierre-Yves Gomez (dans Le Monde ou sur son site) et Eugénie Bastié (dans Le Figaro) à ce livre.
Ils devraient vous suffire à saisir la substantifique moëlle de cet essai, sans vous taper ces 400 pages si inégales...
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