Les champs d’honneur

Jean Rouaud

Editions de minuit

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Le pitch

Ils sont morts à quelques semaines d'intervalle : d'abord le père, puis la vieille tante de celui-ci, enfin le grand-père maternel.

Mais cette série funèbre semble n'avoir fait qu'un seul disparu : le narrateur, dont le vide occupe le centre du récit. C'est à la périphérie et à partir d'infimes indices (un dentier, quelques photos, une image pieuse) que se constitue peu à peu une histoire, qui finira par atteindre, par strates successives, l'horizon de l'Histoire majuscule avec sa Grande Guerre, berceau de tous les mystères.

 

Mon avis

Un prix Goncourt surprise, en 1990, pour le premier roman d'un vendeur de journaux (expérience qu'il racontera ultérieurement dans Le kiosque)... et un vrai petit chef d'oeuvre.

A sa sortie, la critique unanime et les lecteurs - dont je faisais partie ! - ont été saisi par la qualité absolument remarquable du style de l'auteur et, porté par le bouche à oreille, il s'en est vendu plus de 500 000 exemplaires !

C'est un roman avec une forte inspiration autobiographique.

Les Champs d'honneur constitue le premier volet d'un cycle retraçant l'histoire de la famille de l'auteur, qui se poursuit par Des hommes illustres (sur la figure du père), Le Monde à peu près (sur le deuil du père) et Pour vos cadeaux (portrait de la mère), et qui se clôt avec Sur la scène comme au ciel (la cérémonie des adieux), l'ensemble composant une sorte de livre des origines.

Tout au long du récit, à la composition éclatée, il est impossible de ne pas être touché par la tendresse, la tristesse (Rouaud parle beaucoup de la guerre), mais aussi la joie et parfois l'humour qui émanent de chacun des lignes au style classique admirable (je me répète, mais c'est vraiment l'impression générale qui se dégage de cette lecture : quelle plume !).

Un des plus beaux Goncourt de l'après-guerre.

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