Lueur de nuit

Olivier Boiscommun

Glénat

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Le pitch

Trois jeunes orphelins, Martin, Gabrielle et Émile, poursuivis pour avoir dérobé une miche de pain, trouvent refuge dans une mystérieuse et sordide abbaye. Bloqués à l' intérieur, ils découvrent un autre enfant, seul et visiblement traumatisé. Ce dernier tient dans sa main une chandelle qui, quand il l' allume, fait apparaître les silhouettes de ses parents décédés et provoque d' étranges phénomènes...

Avec Lueur de nuit, Olivier Boiscommun revient à son genre de prédilection et signe probablement l'un de ses plus beaux albums - en couleurs directes, qui plus est. Un récit fantastique, personnel et sensible, mettant en scène des enfants de la rue confrontés à leurs destins, leurs doutes et leurs angoisses.

Mon avis

Pour faire un album de BD, il faut un scénario et des illustrations.

Souvent, la tâche est répartie entre deux professionnels, un scénariste et un illustrateur.

Mais, si vous êtes fan du genre, vous savez que l'histoire est pavée d'exemples ou les deux rôles sont assumés et assurés par la même personne. Citons pour exemples illustres Hergé ou Edgar P. Jacobs, ou de nombreux auteurs de romans graphiques contemporains.

Attention : c'est un pari et un exercice dangereux. Lueur de nuit en est un bon (mauvais) exemple.

Lueur de nuit

Olivier Boiscommun est un graphiste remarquable (son style me fait un peu penser à celui de Régis Loisel, surtout ses dessins d'enfants) et ses mises en couleur sont absolument splendides.

Malheureusement, son talent de scénariste n'est pas tout à fait à la hauteur et le plaisir du lecteur est gâché par une double erreur.

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Lueur de nuit

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La première, la moins importante, est d'avoir pris le parti de faire parler ses héros enfants dans un sabir argotique absolument ridicule, tant il est désuet et parodique : on dirait un mélange au troisième degré réalisé par un admirateur de Frédéric Dard et de Michel Audiard.

On n'y croit pas un instant, et c'est parfois incompréhensible.

Lueur de nuit

La seconde, la plus grave, c'est de ne pas avoir écrit d'histoire !

Pas d'histoire, pas grand chose à lire (les 64 planches se parcourt en un gros quart d'heure, en prenant le temps d'admirer les dessins) et un récit qui se termine en queue de poisson. Vraiment.

Quel dommage ! La critique est lourde, je le sais, mais je pense que les admirateurs d'Olivier Boiscommun graphiste lui doivent bien ce conseil : travaillez avec un professionnel de l'écriture !

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