Le pitch

La nuit, rien n’est pareil. La réalité s’efface pour laisser place à l’imagination. En journée, les jardins de Kensington, à Londres, sont envahis par les humains. À la nuit tombée, ils deviennent le territoire du merveilleux…

La petite Maimie Mannering, six ans, s’est perdue dans ce parc immense après la fermeture des portes. Elle croise la route de fées qui menacent de « manger ses petits doigts », puis elle fait la connaissance d’un certain Peter Pan. Un drôle de garçon, ce Peter. Capable de voler, il parle à Maimie d’un « pays imaginaire, une île où les enfants ne grandissent pas ».

Maimie voudrait bien rentrer chez elle. Mais Peter aimerait qu’elle reste avec lui pour s’amuser. Ensemble, ils vont rencontrer la Reine des fées et tenter de résoudre une énigme improbable qui permettra à Maimie de trouver la sortie du parc, avant que le jour ne se lève et qu’elle ne reste coincée dans le parc… à jamais !

*

Mon avis

Peter Pan est connu dans le monde en tier, en premier lieu, comme le héros du roman de James Matthew Barry publié en 1911 sous le titre Peter Pan et Wendy.

Mais, hors d'Angleterre, peu de lecteurs savent qu'avant cela, il y a eu en 1902 un roman intitulé Le petit oiseau blanc, dans lequel apparait pour la première Peter Pan.

Dont l'auteur préleva en 1903 six chapitres centrés sur le personnage pour en faire un livre indépendant, intitulé Peter Pan de Kensington. Une sorte de préquel au roman universellement célébré.

C'est cet "Avant Peter" qu'a choisi d'adapter José-Luis Munuera, dans un album de 70 planches au charme délicat, délicieux.

Une fable charmante, aux tonalités proches de celles d'un rêve, dans laquelle nous découvrons déjà tous les prémisses de ce qui fera les aventures de Peter Pan.

Peter Pan lui-même, qui est ici, en quelque sorte, un des garçons perdus, tels qu'on les découvrit dans le film de Walt Disney.

*

*

Wendy, ensuite, adorable petite fille que Peter Pan va sauver, alors qu'elle s'est perdue dans le parc de Kensington.

Un lieu où, la nuit, circulent de drôles de personnages dont une reine Victoria plus vraie que nature, mais grande comme la phalange d'un pouce, avec sa cour. Et des silhouettes menaçantes, terrifiantes.

Et où l'on voit même, un court instant, la silhouette du capitaine Crochet !

José-Luis Munuera est un immense illustrateur, que j'ai déjà eu l'occasion de célébrer à plusieurs reprises sur le site (Un chant de Noël, la série Coeurs de ferrailles).

Ici, il est exactement dans la tonalité de ce qu'il aime faire. Ses personnages, ses décors, ses ambiances, sont magiques.

De splendides illustrations, mais qui n'auraient pas le même impact s'il n'y avait la mise en couleurs de Sedyas, le coloriste génial qui travaille souvent avec Munuera (voir les albums évoqués plus haut). Nul ne sait mieux illustrer la magie d'une nuit étoilée dans le ciel de Londres...

Un album pour tous les amateurs de conte de fées.