Petit traité d’écologie sauvage

Intégrale

Alessandro Pignocchi

Steinkis

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Le pitch

Les plantes et les animaux sont désormais perçus comme des partenaires sociaux ordinaires. Le pouvoir ne fait plus envie à personne, pas même à nos hommes politiques. Autrement dit, l'animisme des Indiens d'Amazonie est devenu la pensée dominante.

La culture occidentale moderne, quant à elle, ne subsiste plus que dans quelques petits villages français où un anthropologue jivaro l'étudie et tente avec passion de sauver les dernières fermes d'élevage intensif, les derniers bars PMU et le rituel de la pêche à la ligne.

Petit traité d'écologie sauvage

Mon avis

Petit traité d'écologie sauvage est le titre d'une trilogie d'albums publiés entre 2017 et 2020, regroupés ici en une intégrale de 380 planches.

Un format peu utilisé pour ce genre de publication, est plus grand qu'un poche, plus petit qu'un album BD traditionnel.

Comme son nom l'indique, ce petit traité parle d'écologie, mais dans une approche tout à fait originale.

Petit traité d'écologie sauvage

L'auteur, avant tout philosophe, développe un monde proche du nôtre mais où l'animisme s'est imposé comme la pensée principale.

Par de courts chapitres, comprenant guère plus de quelques illustrations (deux par pages, sauf exception), Alessandro Pignocchi use de cette uchronie décalée pour souligner les défauts majeurs de notre société actuelle, coupable selon lui de détruire la nature et, par conséquent son environnement.

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Petit traité d'écologie sauvage

Deux éléments rendent l'entreprise de l'auteur italien particulièrement originale.

La première, c'est le style graphique employé.

De splendides aquarelles aux tons doux et harmonieux qui entrent en conflit direct avec les dialogues absurdes échangés par les personnages (hommes politiques, ethnologues, mais aussi de ravissants oiseaux).

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Petit traité d'écologie sauvage

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La seconde, c'est l'humour absurde déployé, qui fonctionne, séquence après séquence, toujours sur le même mécanisme : les personnages échangent des dialogues en complet décalage avec les illustrations, répétées quasiment sans jamais le moindre changement d'un visuel à l'autre.

Cela vous fait penser à quelque chose ? Normal : c'est exactement le même mécanisme que celui utilisé par Fabcaro dans sa série d'albums inauguré en 2015 par Zaï Zaï Zaï et poursuivi par Open bar (visuels fixes et répétitifs / Humour absurde créé par le décalage entre le texte et l'image).

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Petit traité d'écologie sauvage

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Une similitude qui m'a franchement gêné, tant cela ressemble plus qu'à de l'inspiration...

Qui des deux à commencé ? Si l'on en croit les dates de copyright (proches), c'est bien Fabcaro qui est l'inspirateur et Pignocchi l'inspiré.

Qu'oi qu'il en soit, j'ai ressenti à la lecture de cet album le même sentiment qu'à la lecture d'Open bar : une franche rigolade pendant une partie du livre puis, peu à peu, une légère mais réelle lassitude généré par la répétition des procédés.

NB : n'hésitez pas à offrir cet album à vos proches passionnés et engagés dans la cause écologiste, ils risquent fort de s'en lécher les babines !

 

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