Un père
Casterman
Un père
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Le pitch
Longtemps resté enfant unique, JeanLouis reçoit dans ses premières années l'affection exclusive de son jeune père. Mais avec la naissance de ses frère et soeur, cet âge d'or se termine, et ses parents se déchirent bientôt en d'incessants conflits. Ce climat de tension, qui exacerbe le désir d'indépendance du fils aîné, va influencer ses choix de vie.
Dans cette nouvelle introspection, JeanLouis Tripp tente de comprendre le fossé qui s'est peu à peu creusé entre son paternel et lui, malgré l'affection profonde qui les relie à jamais.
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Mon avis
Au fil du temps, JeanLouis Trip (JeanLouis sans tiret central), que tout le monde a découvert comme graphiste de la célèbre série Magasin général), a raconté son passé dans une série de romans (autobio)graphiques d'une grande qualité.
En 2022, il racontait dans Le petit frère - sans le moindre doute le plus accompli de ses albums - le destin tragique de son frère, tué sous ses yeux dans un dramatique accident de voiture.
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L'auteur démontrait alors un sens du récit dramatique d'une justesse remarquable, évitant le pathos pour mieux se concentrer sur la justesse et la finesse des sentiments.
Résultat : un album qui parvient à susciter larmes et rires mêlés chez le lecteur.
Avec Un père, Tripp plonge à nouveau dans ses souvenirs d'enfance, en utilisant la même recette.

Au fil des 300 planches, il traverse le temps pour raconter sa relation avec un homme loin d'être parfait.
Après le récit des années de bonheur familial d'une famille issue d'un milieu populaire dans les années 60, c'est l'éclatement progressive de sa cellule familiale qu'il décrit.
Peu à peu, la trajectoire de l'homme prend un ton dramatique, tandis que la relation père/fils se distend inexorablement..
Tripp travaille graphiquement sur un schéma un peu répétitif, avec quelques grandes cases par planche, découpée de manière traditionnelle.
Une "patte" immédiatement reconnaissable, en noir et blanc, avec parfois une mise en couleurs dans les ocres habile mais un peu tristounette.
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Même si j'ai retrouvé la subtilité de son style narratif, avec cette capacité à introduire des pointes d'humour dans une histoire finalement assez déprimante, j'avoue avoir trouvé l'ouvrage un peu long, avec sans doute un léger manque de densité dans la narration.
Conclusion : un album d'une grande qualité, mais qui souffre de la comparaison avec Le petit frère.
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