La vengeance de Zaroff

Sylvain Runberg & François Miville-Deschênes

Le lombard

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Le pitch

Depuis dix ans qu'il y a élu domicile, les États-Unis n'ont pas été à la hauteur des attentes de Zaroff. Quelques criminels, des vagabonds... menu gibier, bien indigne du plus grand chasseur du monde.

Mais l'oncle Sam lui offre un nouveau terrain de chasse : sa Russie natale, envahie par les nazis. Zaroff devra y retrouver une physicienne perdue au beau milieu de ces prédateurs du IIIe Reich, dont la sauvagerie n'a d'égale que la sienne. Car plus le jeu est dangereux, plus Zaroff le devient...

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La vengeance de zaroff

Mon avis

En 2019, Sylvain Runberg avait réussi un coup de maître avec la déclinaison en BD d'un personnage mythique : le comte Zaroff.

Héros vénéneux d'une nouvelle de Richard Connell, (The most dangerous game), puis personnage central dans les années 30 du célébrissime film Les chasses du comte Zaroff, le chasseur psychopathe devenait sous la plume de François Miville-Deschênes un être tout autant virtuose que vénéneux, dans un album intitulé sobrement Zaroff.

Quatre ans avec sa publication, fort du gros succès critique et commercial de ce one shot, les deux compères (qui travaillent ensemble depuis la série Reconquêtes) reprennent l'étonnant personnage dans un autre one shot, un copieux récit d'aventure historique de 87 planches (plus un cahier graphique).

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La vengeance de Zaroff

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L'histoire se passe dix ans plus tard et - paradoxe absolu - le gouvernement américain a besoin de ce taré killer de Zaroff pour sauver le pays et peut-être la planète !

Avec La vengeance de Zaroff, on change complètement de contexte.

La vengeance de Zaroff

Plus de jungle impénétrable dans une île des caraïbes, mais les paysages glacés de la toundra russe, pendant la seconde guerre mondiale.

Plus de chasse à l'homme dont Zaroff serait le chasseur : ici, c'est lui qui se retrouve chassé par les armées staliniennes et par les nazis de l'opération Barbarossa.

La vengeance de Zaroff

Le résultat ? On y perd un peu graphiquement, tant les paysages de jungle de l'album précédent sublimaient le dessin et la mise en couleurs virtuoses de François Miville-Deschênes.

Les illustrations restent cependant l'atout principal de l'album : chaque vignette est une petite merveille de réalisme graphique avec une mise en couleurs privilégiant la clarté et, rien que pour ça, l'album vaut d'être acquis.

Par contre, le contexte permet à Sylvain Runberg plus de complexité dans son scénario que dans le premier volume, surtout que les quinze dernières planches lui permettent de boucler l'histoire avec un ou deux twists de bonne facture.

La vengeance de Zaroff

Il lui donne aussi l'occasion de développer son personnage, qui se révèle beaucoup plus ambivalent que dans les œuvres évoquées en préambule.

Oui, Zaroff est un tueur psychopathe; mais un psychopathe dotées de certaines valeurs humaines que n'ont pas certains de ses adversaires.

Etonnant ! La vengeance de Zaroff est digne des grands films d'aventure et de guerre de l'Hollywood des années 50 et 60 : pas loin de deux heures de suspens, à ne pas manquer !

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