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Le pitch

« Je m'appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, général Zaroff... Et pourtant, il y a peu, vous avez changé ma vie. En tuant mon père, lors d'une de vos sordides chasses à l'homme. Je me propose de vous rendre la pareille !

Mes hommes ont retrouvé votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l'île qui vous sert de repaire... Et cela m'a donné, à mon tour, des envies de chasse !

Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l'instant où vous lirez ces mots, ils seront déjà sur votre île. Si c'est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c'est vous, il vous faudra les défendre. Car je n'aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu'il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde. »

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Mon avis

Zaroff, cela vous dit quelque chose ?

Non ? Alors passez votre chemin, vous aurez du mal à vous immerger dans cette histoire dont les prémices - bizarrement présentées dans les dix premières planches - risquent de vous déconcerter.

Par contre, si vous êtes cinéphile et que Les chasses du comte Zaroff sont pour vous synonyme de film en noir et blanc du début des années 30 et d'aventures étranges - à la limite du fantastique - et de perversité, n'hésitez pas : cet album est pour vous.

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Zaroff

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La bonne idée de Sylvain Runberg est de pas avoir tenté l'exercice casse-gueule d'une adaptation littérale de l'histoire originale (une nouvelle de  Richard Connell, The most dangerous game), mais plutôt une sorte de mise en abîme, une suite/démarque où le très, très méchant comte Z. , de chasseur se retrouve chassé.

Passée une introduction un peu déstabilisante, le lecteur plonge dans ce one shot copieux (76 planches, sans compter un cahier graphique de 8 pages) où l'action devient de plus en plus trépidante, au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire.

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Zaroff

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Atmosphère étouffante, en pleine jungle, sur une île perdue qui n'est pas sans rappeler l'île du crâne (celle de Kink Kong).

Les péripéties sont terriblement violentes, les cadavres s'accumulent, avec une cruauté perverse très fidèle à l'oeuvre originale (attention : l'album est déconseillé aux jeunes lecteurs !).

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Zaroff

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J'avoue ne pas avoir été totalement convaincu par le scénario, la plupart des protagonistes agissant avec une naïveté assez confondante.

Mais je suis resté l’œil collé à la page, jusqu'à la dernière planche, tant les graphismes et la mise en couleur  de François Miville-Deschênes m'ont subjugué.

Quel talent ! Le jeune dessinateur m'avait déjà estomaqué, dans sa première collaboration avec Sylvain Runberg, la série antique Reconquêtes, par son trait classique et réaliste d'une précision et d'une élégance rare.

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Zaroff

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Ici, on retrouve sa capacité à dessiner les animaux sauvages en pleine action ( jaguars, crocodiles), les corps humains, mais aussi (et surtout) des ruines et des paysages de jungle hallucinants de réalisme.

En jouant avec les lumières et les scènes de pluie, l'auteur compose certaines grandes vignettes avec la grâce d'un peintre classique.

Rien que pour ce plaisir visuel, précipitez vous sur Zaroff !

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