Captifs
Les humanoïdes associés
Captifs
Les humanoïdes associés
Le pitch
Août 1754, Nouvelle-Angleterre. Une famille de fermiers anglais, les Johnson, est attaquée par des Indiens Abénaquis qui les réduisent en esclavage. La famille compte trois enfants et Susanna est enceinte du quatrième. Tous sont capturés.
Commence alors un long voyage aux limites du tolérable, au bout duquel seuls les plus forts survivront. Ce cauchemar ne s’arrêtera pas lorsqu’ils seront vendus comme esclaves aux Français qui occupent Montréal, en marge du conflit qui oppose alors Anglais et Français au Québec…
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Mon avis
Captifs est un one shot d'aventures historiques comme on aimerait en lire plus souvent.
La première qualité de ce projet, c'est le travail de documentation considérable qui a précédé, c'est évident, l'écriture du scénario.
On est en plein milieu du XVIII° siècle, au nord-est de ce qui deviendra les Etats-Unis.

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Le pays n'a pas encore acquis son indépendance. Pour l'instant, on est en pleine lutte entre les français et les anglais pour garder la mainmise sur la région.
Les deux pays sont prêts à n'importe quoi pour faire mal à l'ennemi, en utilisant les pires méthodes.
Y compris la traite des blancs, en utilisant le bras armé que constitue certains tribus indiennes qui "travaillent" pour l'occupant.
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C'est l'histoire de ces captifs que raconte Benoit Rivière en 110 planches d'une très grand densité dramatique.
Dès la première planche, on est scotché par l'histoire et on le restera jusqu'au bout, tant la maîtrise de la narration de l'auteur est patente : mise en scène parallèle de plusieurs intrigues, rebondissements incessants, cela n'arrête pas une seconde.
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L'occasion de découvrir un peu mieux une époque dont on garde parfois en tête des images de carte postale.
Je n'avais, par exemple, par conscience de l'existence de ces trafics d'êtres humains dans la guerre entre les deux grandes puissances européennes.
Benoit Rivière a bâti son histoire sur les bases d'une histoire vraie (ce qui est très bien expliqué dans le cahier placé en fin d'album) et n'a pas hésité à rester dans le réalisme le plus convaincant, en évitant notamment les happy ends faciles.

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Côté illustrations, on est aussi sur un parti pris d'extrême réalisme choisi par Olivier Ormière qui, pour certains visages , semble avoir parfois travaillé sur sa tablette à partir de photos.
Cette cohérence entre le réalisme du scénario et celui du dessin donne l'impression de regarder un film à grand spectacle.
Pas de doute : une grande réussite !
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