Les 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie

Préface de Jean d'Ormesson

Peter Boxall

Flammarion

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Le pitch

Après le succès de la première édition, en voici une nouvelle, revue et augmentée.

Des Mille et Une Nuits aux derniers best-sellers de Philip Roth et Murakami, de Louis Aragon à Stefan Zweig, voici une sélection de romans qui peuvent marquer une vie.

Mon avis

Les livres-dictionnaires, dans lesquels vous trouverez un catalogue limité sur un sujet donné sont légion, et Flammarion en est le champion.

Tien, juste un échantillon : 1001 voitures que vous avez rêvées de conduire, 1001 greens qu'il faut avoir joués dans sa vie (!), 1001 bières (!!) 1001 whiskies (!!!) qu'il faut avoir goûtés dans sa vie...

Et pourquoi pas les 1001 livres opportunistes qu'un éditeur doit avoir publiés dans sa vie, mmmm... !

Au delà de l'aspect commercial, ce type d'ouvrages peut avoir un sens.

Par exemple, le 1001 films à voir avant de mourir, publié chez Omnibus, est une merveille : excellence des choix, précision des informations données, qualité de l'iconographie : cet essai est un formidable outil pour celui qui veut découvrir le cinéma.

Alors, ce 1001... sur les livres est-il du même niveau ?

Malheureusement pas, même si - autant le dire tout de suite -  c'est un outil intéressant pour un lecteur occasionnel qui veut accéder à de nombreuses "pistes" pour agrandir sa bibliothèque, à un prix très raisonnable (moins de 20 €, pour un pavé pareil, c'est donné !).

Mais revenons un peu sur ce qui fâche dans ces deux kilos de sélection critique de l'histoire du livre :

La première chose qui titille le lecteur attentif, c'est la découverte, dès les premières pages, que la sélection ne porte pas sur les "livres", mais uniquement sur les "romans", ce qui, vous en conviendrez, n'est pas du tout la même chose.

Pas un mot sur la poésie, les essais divers, le théâtre, l'histoire les biographies et autobiographies, les nouvelles, la bande dessinée, les beaux livres...

Une paille... Sacrément réducteur, non ? Mais soit...

En reprenant les 1001 romans sélectionnés, présentés dans l'ordre chronologique de parution, à raison d'une demi-page ou une page par ouvrage (parfois deux en raison de l'iconographie), je me suis aperçu qu'au sein même du périmètre du roman, des pans entiers du genre avaient été quasiment ignorés.

Ainsi (à vue de nez, je n'ai pas compté précisément), vous trouverez dans cet immense catalogue moins d'une dizaine de romans policiers.

Pareil pour les romans de science-fiction; pas plus d'une demi-douzaine de livres fantastiques ou de fantasy, quasiment aucun roman pour les enfants (petits ou grands).

Quant aux romans d'aventure, on les compte sur les doigts des deux mains, et je ne parle pas des romans sentimentaux, des feel good book, etc...

Bref : toute la littérature considérée, j'imagine, par le directeur de collection comme mineure ou populaire, tous les romans de genre sont évacués (vous trouverez ainsi, deux romans de Dumas... pour trois de Duras !) Wow ! Difficile à accepter et à comprendre !

Ce même directeur, enseignant au département de littérature du Sussex (cela explique beaucoup de choses...) a fait appel à plus de 150 (!) collaborateurs pour rédiger les notices des livres choisis. 150...

Résultat : le document est un patchwork de papiers qui partent dans tous les sens, sans aucune ligne générale, sans souci de cohésion.

Qui plus est, comme il n'y a aucune méthodologie de présentation des livres, les articles sont écrits d'un seul tenant, sans même distinguer le résumé (plus ou moins détaillé) qui est noyé dans l'argumentaire.

Pour le choix même des romans sélectionnés, le lecteur attentif retrouvera une grande partie des chefs-d'oeuvre incontestés de la littérature mondiale (heureusement !) même si, c'est très regrettable, une place très excessive est donné à la littérature du XX° siècle.

Un ordre d'idée ? Guère plus de 5 % du livre sont consacrés à la littérature de l'antiquité jusqu'à la fin du XVIII° siècle, environ 20 % au XIX°... et 75 % aux romans postérieurs à 1900.

Comme diraient mes enfants : c'est abusé !

Pour achever la liste de mes griefs, ajoutons que le choix des promoteurs de l'essai dans la littérature contemporaine (le dernier demi-siècle) privilégie systématiquement les auteurs chéris par les cours de littérature des universités anglo-saxonnes, au détriment de nombreux auteurs majeurs non cités...

J'en reste là. N'en jetez plus...

Mais si vous cherchez à picorer, cherchez des idées, allez-y !

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