Ces petites phrases qui ont influencé leur vie

Thierry Wellhoff, Juliette Gresland

Flammarion

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Le pitch

Quelle empreinte les mots que nos parents, grands-parents nous ont dictés inlassablement comme des maximes ont sur notre vie ? Celles censées nous donner des clés de vie et de notre relation au monde. Quelle est leur influence sur notre destinée ?

Pour bien comprendre leur importance et toute la transmission qu'elles portaient en elles-mêmes, quinze personnalités dont on connaît bien le destin ont ainsi accepté de livrer leurs petites phrases de leur enfance : François Berléand, CharlÉlie Couture, Julie Depardieu, Thierry Marx, Yannick Noah, Isabelle Giordano, Pierre Richard, Yael Naim, Tahar Ben Jelloun, Fabienne Thibeault, Anne Roumanoff, Stéphane Bern, Véronique Jannot, Maud Fontenoy, Thomas Dutronc.

Mon avis

Combien de fois, au cours de votre vie, vous est-il arrivé de choisir ou modifier votre comportement en vous référant à un dicton, un axiome, une petite phrase entendue, répétée par un de vos proches au cours de votre enfance ?

Je pense que, tout comme moi, votre construction personnelle  et votre apprentissage sont passés par là, par ces mots qui ont - plus ou moins - marqué votre psyché au point de peser sur la manière dont vous avez tracé votre vie.

Pourtant, ce sont des choses dont on ne parle presque jamais, sans doute parce que l'influence de ces petites phrases se manifeste de manière parfois inconsciente.

Ce dernier point explique probablement pourquoi une partie des interlocuteurs de Thierry Wellhoff, lorsqu'il les a interrogés sur les phrases qui avaient influencé leur vie, a été incapable, dans un premier temps, de lui répondre, de lui citer des exemples.

Et c'est après un temps plus ou moins long de réflexion, un sorte de petit travail sur eux-mêmes, qu'ils ont été en mesure de revenir vers lui pour en parler.

Voilà une de raisons qui rend le projet de Thierry Wellhoff - un grand professionnel de la communication - plus profond et plus subtil qu'il n'y parait de prime abord.Yael Naim

Yael Naïm 

"Il faut rire"

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Interroger une quinzaine de personnes connues sur ces phrases qui jouent ou ont joué un rôle dans la conduite de leur destinée, était une idée séduisante, amusante, smart comme disent nos amis d'outre-manche.

Le choix de l'auteur s'est porté, je l'imagine, sur des personnalités croisées et appréciées au cours de sa carrière.

Quoiqu'il en soit, ce sont toutes des femmes et des hommes dont l'image auprès des français est positive. Des people, certes, mais des des people sympathiques, plutôt ouverts, parfois solaires.

Comme vous pouvez le constater en lisant la liste du pitch, on y ouvre une très large majorité d'artistes (chanteurs, écrivains, acteurs), une paire de journalistes, et une paire de sportifs. Femmes et hommes, à part égale.

Dans une très intéressante mais sans doute trop courte introduction, Thierry Wellhoff explique de manière touchante comment l'idée de cet essai lui est venu. Une histoire qui touche à l'enfance, bien entendu.

Il consacre ensuite quelques pages à chacun de ses interlocuteurs. Une bio express, un portrait dessiné, et la réponse à sa question.

Certaines réponses sont brèves, la personnalité ayant une seule phrase en tête. D'autres se sont prêtés à l'exercice avec plus de prolixité, en présentant une demi-douzaine de phrases, largement commentées (j'ai particulièrement apprécié les sept pages de la réponse de Yannick Noah).

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Yannick Noah

Yannick Noah

"N'oublie pas... qu'il faut marner"

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Toutes les réponses sont intéressantes, car elles dévoilent (plus ou moins, bien entendu) une partie cachée de la personne publique : en levant le voile sur leurs souvenirs, sur leur enfance, c'est une partie de leur intimité qu'elles révèlent.

Comme l'explique Thierry Wellhoff dans son introduction, on trouve dans ces récits une sorte de constante, plus ou moins marquée selon les individus : les phrases qui donnent de l'importance à l'effort, au travail et à l'exigence.

Comme quoi, le lecteur pourrait en tirer une conclusion un peu trop évidente : il faut beaucoup travailler pour réussir. Mais il serait plus juste, me semble-t-il, de dire que, au vue de cet échantillon, tout ceux qui ont beaucoup travaillé ont réussi, ce qui n'est pas la même chose...

Mais un tel constat, systématisé, serait trop simple, car nous connaissons tous, n'est-ce pas, des personnes qui ont réussi sans beaucoup se fatiguer et, a contrario, d'autres qui ont travaillé comme des malades toute leur vie sans réussir !

De manière étonnante, je suis sorti de ce joli petit livre - une plaquette à l'édition élégante à la mise en page soignée, avec un marque page rouge cardinal - un brin frustré car j'aurais bien poursuivi ma lecture un peu plus longtemps !

J'espère que l'auteur aura la bonne idée, en cas de nouvelle édition, de la nourrir de nouveaux témoignages. Tiens : avec quelques entrepreneurs, des acteurs de la vie sociale, et pourquoi pas quelques figures du monde politique ? Franchement, il y a de quoi faire !

Pour terminer, il serait dommage de ne pas parler un instant des portraits dessinés des personnalités qui s'expriment dans ce livre.

Des visages en ligne claire, un joli noir et blanc contrasté qui met en valeur un point commun aux quinze portraits : la profondeur des regards...

Juliette Gresland en est l'auteur et - oui - c'est ma fille !

   

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