Chambre 128

Cathy Bonidan

La Martinière / Points

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Le pitch

Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l'hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence. Elle y découvre un manuscrit qu'elle décide de réexpédier à son auteur. La réponse en retour la stupéfie au point de vouloir remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Contre toute attente, histoires d'amour et secrets intimes surgissent.

Cathy Bonidan est institutrice près de VannesSon premier roman, Le Parfum de l'hellébore, a reçu 11 prix littéraires.

Mon avis

Ce qui détermine la qualité d'un feel good book, c'est le plus souvent la pesée des ingrédients qui composent la recette.

Trop de sucre, et la lecture devient vite écœurante : c'est bien là le reproche que je peux adresser à la quasi totalité des romans français du genre.

Les championnes des ventes en rajoutent des louches, contrairement à leurs consœurs anglophones qui n’hésitent pas à manier le piment de l'humour pour relever la sauce et rendre l'excès de bons sentiments plus digestes (j'adore filer les métaphores culinaires !).

Le roman de Cathy Bonidan n'échappe pas complètement à ce déséquilibre gustatif, c'est là son moindre défaut puisque, avouons-le, le destin de ses principaux personnages ne déparerait pas un conte de fées.

Heureusement, l'auteure est une amoureuse de la littérature, cela se voit et cela se sent; comment ne pas être sensible à l'hommage qu'elle sert ici à l'art du roman épistolaire ?

Composer et développer une intrigue de 250 pages sous la forme exclusive (à l'exception des trois dernières pages) d'échange de lettres, n'est pas facile, avec le risque de tomber rapidement dans l'exercice de style artificiel, ou de lasser le lecteur par la répétition du procédé*.

Avec Chambre 128 (joli titre, et bravo aux éditions Points pour la très astucieuse couverture), l'auteure - sans jamais se prendre pour Choderlos de Laclos ou Jane Austen - tient parfaitement la distance jusqu'à la dernière page.

Sur le fond, je dois d'abord saluer la maîtrise du scénario en forme de marabout-d'ficelle : en véritable meneuse de chasse au trésor, Cathy Bonidan parvient à faire rebondir l'intrigue à plusieurs reprises de manière fort astucieuse.

Le récit délivrant, de bout en bout, un message positif, plein de foi en l'humanité (si la réalité pouvait être ainsi, comme cela serait merveilleux !), on sort de  Chambre 128 avec le sourire aux lèvres. Parfois, en ces temps incertains, les contes de fées font du bien au moral...

*Sur la forme, j'ai juste tiqué sur le choix de Cathy Bonidan de dater les lettres en 2016. Il eut été plus judicieux de ne pas préciser l'année ou de revenir quelques décennies en arrière, car l'usage intensif et exclusif de correspondances papier, de nos jours, nuit à la crédibilité de l'histoire.

 

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