Le pitch

Mai 1941, le village de Bletchley, dans la banlieue de Londres. Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, comte de Champignac, est amoureux de la charmante Blair McKenzie. Recrutés tous deux pour aider Alan Turing à décrypter la machine Enigma (voir tome 1), les deux jeunes gens surdoués et incompris de leur famille se sont rapprochés jusqu'à l'idylle. Mais la romance est de courte durée car Pacôme reçoit un message codé de scientifiques forcés de participer au programme de recherches des nazis.

Une fois le message décrypté, l'identité des malheureux est révélée : il s'agit de Schwartz, un chimiste, et Bruynseelke, un biologiste... Deux amis proches de Champignac ! La décision est vite prise de partir sauver leurs amis à Berlin. Un voyage à haut risque où ils croiseront Göring en grand ordonnateur de fêtes décadentes, Wernher von Braun, qui tentera de séduire Blair, et même un certain patient "A", drogué, comme tous les soldats de son peuple, à la Pervitine.

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Mon avis

Le patient A est le second volume de la série Champignac, un spin off de la série Spirou et Fantasio (comme vous avez pu vous en douter si vous avez une connaissance ne serait-ce que très limitée de l'univers de la BD belge classique !).

Le premier, Enigma, était sorti juste deux ans plus tôt et il avait remporté un réel succès d'estime (ce qui est bien) et commercial (ce qui est encore mieux). Ce succès a sans doute poussé Beka (un couple de scénariste) et David Etien à ajouter un deuxième volume à ce qui devait j'imagine être, au départ, un one shot.

Pourquoi pas, car l'idée d'imaginer des aventures dont le génial et sympa Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, Comte de Champignac, encore tout jeune, serait le héros, en était ma foi une excellente (idée, suivez un peu, que diable !).

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Enigma comportait deux idées de génie. La première, était de faire participer le jeune Pacôme à l'aventure du déchiffrement d'Enigma, en compagnie d'Alan Turing.

La seconde, était de créer un personnage féminin, la très charmante Miss Mac Kenzie au petit nez pointu et retroussé, dont le cerveau fonctionne aussi vite que celui de Champignac, et de les faire tomber éperdument amoureux l'un de l'autre.

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Bien, ceci dit, comment transformer un one shot en série ? En reprenant les mêmes ingrédients, sabre de bois !

Un contexte scientifique, toujours pendant la seconde guerre mondiale, en mettant entre les pattes des héros la pervitine, la "drogue" (qui a réellement existée) utilisée par les nazis pour doper l'efficacité de leurs troupes militaires.

Et une toujours jeune, jolie et fringuant Miss Mac Kenzie, une sacrée personnalité et un sacré caractère, sac à papier !

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L'histoire, qui tourne rapidement à l'expédition de nos héros dans l'antre du mal, l'Allemagne nazie et le nid d'aigle d'Hitler, ne m'a pas autant convaincue que celle d'Enigma.

Sans doute car j'ai trouvé un peu saugrenu - je dirais même à la limite du choquant - de mélanger l'Histoire avec un grand H, avec ses personnages ô combien dramatiquement mauvais, avec un récit avant tout destiné à la distraction.

Que penserez-vous de voir figurer en "acteur" de cette BD le terrible visage d'Hitler ? Moi, cela m'a vraiment gêné...

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L'aventure n'est pas pour autant dépourvue de rebondissements, de moments de légèreté et un  peu - pas assez - d'humour.

L'ensemble se lit avec plaisir, quant aux graphismes plaisants et sympathiques de David Etien, ils sont à la croisée exacte des traits naïfs de Spirou et d'une BD réaliste, mais j'ai refermé l'album avec un léger sentiment de frustration.

Si la série continue, je pense qu'il va falloir que les auteurs fassent un choix : soit ils reviennent à un traitement plus "enfantin" de leurs sujets (humour, légèreté); soit ils devront plonger dans un cadre plus réaliste, comme a su le faire si parfaitement Emile Bravo avec son Spirou de Le journal d'un ingénu.