Dernière saison dans les Rocheuses

Shannon Burke

10/18

Partager sur :

Le pitch

En 1820, aux Amériques, le commerce des fourrures est un moyen périlleux de faire fortune. À peine le jeune William Wyeth s'est-il engagé auprès de la compagnie de trappeurs la plus téméraire de l'État qu'il manque de se faire tuer.

Il découvre alors la force des liens entre les hommes, dont la survie ne dépend que de leur solidarité. Chasse au bison, nuits passées à dormir sur des peaux de bête, confrontations aux forces de la nature ou aux tribus indiennes, la vie de trappeur est rude, mais William a soif d'aventures. Il a quitté sa famille pour le grand Ouest, sauvage et indompté.

Il devra réunir plus de courage et d'habileté qu'il ait jamais cru avoir pour en sortir vivant.

Retour aux sources pour cette expédition de trappeurs, dans la tradition des grands romans d'aventure à l'américaine

Mon avis

La littérature américaine fourmille actuellement de romans historiques ayant pour cadre la nouvelle frontière, cette ligne qui délimitait la progression des aventuriers et des colons vers l'ouest.

La conquête de l'Ouest est furieusement à la mode.

Il faut dire que c'est un vaste, immense sujet : que de récits passionnants sur le wild west, la lutte contre les tribus indiennes, la chasse aux bisons... mais à côté de quelques réussites indiscutables (au hasard : Deadwood, Mille femmes blanches et, un cran au dessus, Le fils de Philip Meyer), que de nanars !

Avec Dernière saison pour les rocheuses, troisième roman de Shannon Burke, un jeune auteur new-yorkais, je vous garantie du 100 % qualité premium !

L'idée formidable de Burke, c'est d'avoir visé ni trop haut, ni trop fort.

Juste 300 pages d'un récit quasi naturaliste, une plongée dans la vie d'un groupe de trappeurs au début du XIX° siècle.

Mais attention, rien de rebutant, au contraire !

Avec un sens naturel de la narration (ou du moins qui parait naturel, effet le plus difficile à obtenir !), l'auteur prend le lecteur part la main - ou plutôt par les yeux - et le plonge peu à peu dans une grande fresque cinématographique.

Récit à la première personne, beaucoup de dialogues, une succession de scènes d'exposition courtes interrompue par plusieurs séquences d'action dignes d'un western de John Ford.

Vous l'avez compris : ce roman m'a fait irrésistiblement penser à un film de la grande époque du réalisateur, avec John Wayne ou James Stewart.

"Embarqué, vous serez", aurait dit maître Yoda : une plongé de deux siècles en arrière dans la grande steppe et les montagnes arides; cavalcades, indiens (gentils et méchants), anglais (très méchants); chaleur et poussière, tempête de neige.

Et quelques personnages remarquablement assis grâce à l'empathie que leur accorde Shannon Burke et à sa capacité à leur donner une épaisseur complexe. A ce titre, le personnage de Layton est une très grande réussite.

Foncez : ce roman d'aventures (au pluriel) est idéal pour sortir du quotidien.

Dans le genre, je n'ai rien lu de meilleur depuis l'insurpassable Lonesome Dove, de Larry McMurtry (le chef-d'oeuvre absolu du western, 1 200 pages de bonheur).

Acheter sur Amazon

Du même auteur