Glacé

Bernard Minier

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Le pitch

Dans une vallée encaissée des Pyrénées, au petit matin d'une journée glaciale de décembre, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le corps sans tête d'un cheval, accroché à la falaise.

Ce même jour une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.

Le commandant Servaz, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier l'enquête la plus étrange de toute sa carrière.

Mon avis

Difficile de passer longtemps à côté d'un rouleau compresseur commercial tel que Glacé, le premier roman de Bernard Minier publié en 2011, alors qu'il atteignait la cinquantaine.

Et pourtant... il m'a fallu une bonne dizaine d'années pour ouvrir ce pavé (730 pages !).

Pour quelle raison ? Je ne sais pas; probablement le flair que j'ai acquis au fil de mes innombrables lectures, et qui me font repérer à l'instinct les baudruches littéraires dont l'édition française aime à nous alimenter régulièrement.

Vous savez, ces noms qui composent, depuis une décennie, le top ten des plus gros vendeurs de l'hexagone...

Ce flair, j'ai eu l'occasion de le mettre à l'épreuve avec tant de "bestsellers" ! Dans le désordre : Guillaume Musso, Marc Lévy, Agnès Martin-Lugand, Nicolas Beuglet, Virginie Grimaldi... je vais arrêter là, vous allez dire que je suis injuste, partial, ce qui n'est pas faux.

J'aime trop les bons livres pour ne pas considérer qu'il vaut mieux éviter de perdre du temps avec les autres. J'essaie même, si possible, d'aviser les autres lecteurs de mes désillusions pour les guider, de préférence, vers de bons et grands romans.

Tout ceci pour en arriver à ce triste constat : avec Glacé, mon flair m'avait une fois de plus bien alerté.

L'expérience fut éprouvante.

Non que ce roman mérite une critique méchante, car il y a derrière l'entreprise beaucoup de travail d'écriture, de construction, de documentation et de sérieux.

Bernard Minier respecte ses lecteurs, mais il passe à côté de son objectif.

A trop vouloir en faire, accumulant les invraisemblances, les personnages, les péripéties, il livre un bouquin profondément indigeste, comme un gâteau comportant trop de riches ingrédients.

Listons rapidement quelques défauts rédhibitoires :

  • Glacé est beaucoup, beaucoup trop long, et doté d'un personnage central à la limite du pitoyable (vous avez déjà vu un flic aussi timoré et peureux, vous ?!!).
  • L'intrigue secondaire est parfaitement inutile : tous les développements dans ce ridicule institut psychiatrique recélant en son sein dix serial killers qui renvoient Hannibal Lecter à la maternelle des tarés sont grotesques.
  • Le roman accumule une quantité stupéfiante de clichés et stéréotypes et - cerise sur le kougloff - d'un double switch sexuel final absolument ridicule.
Triste résultat des courses :  Glacé m'a fait perdre plusieurs soirées (je me suis endormi dessus au moins trois fois, sérieux !).

NB : des centaines de milliers de lecteurs ont adoré; comme quoi, tous les goûts sont dans la nature !

   

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