Le pitch

Un avenir de commis de cuisine et l'auberge familiale en héritage, Jim Hawkins sait qu'il ne restera pas longtemps sur la terre ferme. Son regard est ailleurs, tourné vers cette ligne de mer posée sur l'horizon, promesse d'inconnu et de mystères. Il suffirait d'un coup de pouce du destin ou de Bill Bones, ce vieux loup de mer fraîchement débarqué avec sa précieuse carte, pour que Jim bascule dans le tourbillon de l'aventure.

Mais s'il y a une chose dangereuse en ce bas monde, c'est bien de posséder une fortune sur un morceau de papier...

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Mon avis

Les adaptations de L'île au trésor, le chef-d'œuvre de Robert-Louis Stevenson, sont innombrables.

Innombrables n'est pas un mot exagéré car elles sont si nombreuses, si diversifiées - plus ou moins fidèles, ou partielles - qu'il parait difficile de toutes les recenser.

Sans doute une bonne vingtaine, pour les films. Et un chiffre du même tonneau (de rhum !) pour les BD. Tiens, allez jeter un coup d'oeil sur le site : vous y trouverez celle, devenue un classique, de Milo Manara...

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Et pourtant, question BD, je dois bien admettre que celle de Sébastien Vastra est sans doute devenue ma préférée.

Pourtant, l'entreprise m'a paru dans un premier temps un peu bizarre : partir du roman pour en faire une histoire d'animaux... quelle drôle d'idée !

Mais dès la première planche (plus de 160 dans cette intégrale qui réunit les trois volumes), mes appréhensions sont tombées. Complètement.

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Jim Hawkins est un jeune lionceau, Long John Silver un gorille, le capitaine Flint un babouin, et Bill Bones un morse : bon sang, cela aurait du être une évidence dès le départ, ces personnages sont des animaux !

Sébastien Vastra a travaillé - tout seul : scénario et dessin, seule la mise en couleurs a été déléguée pour les tomes 2 et 3 - comme un furieux pendant près de trois ans pour chaque volume.

Au total, près de dix ans de boulot pour reprendre l'histoire et la coucher sur le papier, à sa façon.

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C'est là tout le pari - 100 % réussi - de l'auteur : s'approprier l'histoire, universellement connue, en la travaillant comme l'aurait fait un réalisateur au cinéma.

Le choix des textes, la mise en page, l'utilisation des personnages anthropomorphiques : tout est fait pour embarquer le lecteur ailleurs, tout en lui donnant l'impression qu'il la découvre pour la première fois.

Jim Hawkins est un modèle de Tourne Page, impossible de laisser en cours la lecture.

Grâce à un découpage extrêmement dynamique (pas de gaufrier type, la mise en page change à chaque planche) et un trait d'une grande finesse, Sébastien Vastra plonge le lecteur, devenu otage, dans une aventure au-delà des mers et une chasse au trésor inoubliables.

Jetez vous sur ce petit bijou, vous ne le regretterez pas !

NB : Un seul petit regret : le choix des couleurs, que j'ai trouvé un peu trop souvent ternes, très sombres.