La femme à l’étoile

Anthony Pastor

Casterman

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Le pitch

Fin du XIXᵉ siècle, nord-ouest des États-Unis. Dans un village abandonné assailli par la neige et le froid, deux fugitifs se rencontrent alors qu'ils cherchaient une planque où se faire oublier. L'hostilité et la méfiance des premiers temps laisse place à la curiosité puis à la complicité, lorsqu'ils affrontent ensemble les marshals venus les capturer.

Car Zachary et Pearl portent chacun un lourd passé qui n'en finit pas de les poursuivre. Ils sont en lutte contre la société qui a juré leur perte et ils comptent bien résister de toutes leurs forces aux représentants de la "justice" qui viennent les assiéger.

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La femme à l'étoile

Mon avis

Ce n'est pas tous les jours que je tombe sur une BD qui rend un pareil hommage à la littérature américaine traditionnelle, celle des grands espaces de l'Amérique profonde au XIX° siècle, à l'époque où survivre était autant un art qu'une chance.

Anthony Pastor, avec La femme à l'étoile, un très épais album (250 planches !), gagne ce pari.

Pour y arriver, il a du lire des tonnes de romans racontant comment, il y a un siècle et demi, les conquérants de l'impossible, ceux qui allaient au delà de la "frontière", devaient se battre pour lutter contre les méchants, le froid, les animaux sauvages, la faim...

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La femme à l'étoile est, paradoxalement, un huis clos qui se passe en pleine nature.

Deux "gentils", un héros, une héroïne, qui doivent lutter contre une bande de gros méchants.

Un huis clos qui tourne très vite au thriller survivaliste et qui devrait, normalement, embarquer tous les amateurs du genre, dont je fais partie (j'ai lu l'album d'une seule traite).

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Je dis bien normalement, car le parti pris graphique d'Anthony Pastor pourra, au choix, fasciner le lecteur, ou a minima le surprendre, ou carrément le rebuter.

Regardez quelques unes des planches de l'album : une seule tonalité d'un bout à l'autre des 250 planches, un monochrome vert/bleuté (à l'exception de quelques planches oniriques) moucheté de blanc et de noir.*

La femme à l'étoile*

C'est, sur la longueur, un brin frustrant, même si c'est graphiquement justifié par le fait que l'histoire se passe entièrement dans les brumes d'un hiver glacé.

Quant aux illustrations, elles travaillent sur la pâte.

A l'image de l'illustration de la couverture, des traits épais, des pleins appliqués à l'aquarelle par touches avec des effets floutés.*

La femme à l'étoile*

Pour ma part, cela m'a d'abord séduit, puis un brin surpris, mais aussi frustré (sauf sur les grandes vignettes de paysages, très réussies).

A vous de voir. Mon conseil : feuilletez l'album un bon moment avant d'acheter, pour être sûr d'apprécier !

[NB : surtout que, encore une fois, je m'insurge contre le prix prohibitif de certaines BD. Ici, 27 € : c'est trop cher !]

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