La passe-miroir

T1 - Les fiancés de l'hiver

Christelle Dabos

Gallimard Jeunesse

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Le pitch

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs.

Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle.

À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.

Mon avis

L'histoire de ce roman est un vrai conte de fée, dans le sens propre comme dans le sens figuré.

Imaginez : Christelle Dabos, jeune auteure novice, présente son manuscrit pour postuler en 2013 au prix du premier roman jeunesse Gallimard.

Elle remporte le prix. Dans la foulée, le livre se vend un peu, beaucoup, et fini par partir comme des petits pains.

Dans les deux années qui suivent, elle sort un deuxième, puis un troisième tome de sa saga et - le bouche à oreille fonctionnant à plein - la voilà connue, reconnue, et sans doute dotée d'un petit pécule fort sympathique !

J'adore les contes de fée.

Bien. Je vous ai narré le sens figuré. Passons au sens propre.

La passe-miroir (référence au roman de Marcel Aymé, bien entendu) est un roman de pure fantasy destiné - a priori - aux adolescents.

Pas la queue (ou l'aile...) d'une fée dans cet épais premier volume (600 pages !), mais un monde imaginaire peuplé de familles humaines dotées de pouvoirs extraordinaires.

Le lecteur suit la jeune héroïne, habilement présentée par l'auteure comme une presque adolescente introvertie, doutant d'elle-même, alors même qu'elle possède des pouvoirs et une intelligence qu'on aimerait bien posséder.

Dès le premier tiers du roman, on se laisse prendre au jeu, même si le rythme est très - un peu trop - lent.

Pour quelle raison ? Sans doute parce que Christelle Dabos possède une vraie plume naturelle et un sens de la narration déjà éprouvée (très étonnant pour une primo romancière).

Sans doute, aussi, parce que l'histoire est abordée sous un prisme à la Harry Potter : une histoire pour adolescents, mais parfaitement accessible aux adultes, où le propos merveilleux du récit (le fameux conte de fée) sous-tend une noirceur étonnante, qui flirte avec les peurs et les phobies de l'héroïne... et peut-être du lecteur.

On n'est pas au niveau de Voldemort, mais l'intention y est !

Balance perpétuelle entre un monde imaginaire foisonnant et une intrigue qui progresse lentement, mais surement, le roman finit par vous phagocyter sournoisement au point de vous faire tourner la page presque contre votre gré.

Damned ! A la fin des 600 pages, ne voilà t-il pas que vous vous précipitez pour acheter le deuxième tome !

Indubitablement, Les fiancées de l'hiver est un vrai conte de fée. Au point de réveiller votre âme d'enfant.

 

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