La patience du diable

Maxime Chattam

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Le pitch

Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ? Des gens ordinaires découverts morts... de terreur. Un go-fast qui transporte bien pire que de la drogue... Et dans ce qui semble être l'antichambre de l'enfer : un homme retrouvé sauvagement égorgé.

Lieutenant à la section de recherches de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu'un fil sanglant relie ces faits divers. Le mal qui ronge le monde, elle le connaît. Elle le côtoie depuis trop longtemps. Alors elle plonge, prête à nager dans l'horreur pour en retrouver la source.

Là-bas, le diable l'attend, patiemment.

Mon avis

Maxime Chattam, Maxime Chattam... Diable, ce nom me dit bien quelque chose !

Ne serait-ce pas cet auteur français dont la rare spécialité, le thriller horrifique, lui a permis de se ménager un créneau unique en France ?

Suivi par de multiples fans, cet homme à l'allure fort sympathique (bien loin des monstres et psychopathes dont il décrit avec délectation les actes abominables à longueur de bouquins) est un des auteurs best seller français depuis plus d'une décennie.

Et dire que, jusqu'à maintenant, je n'avais rien lu de lui, ce stakhanoviste qui affiche, à l'approche de la cinquantaine, pas loin de 25 romans !

J'ai donc tapé au hasard dans sa bibliographie et choisit une production datant d'une dizaine d'année. Choix sans doute dicté par le titre, que Diable (ah ! ah !).

Près de 600 pages plus loin, voilà mes conclusions :

Maxime Chattam est un auteur chevronné, qui maitrise avec beaucoup de professionnalisme la construction d'une scénario intriguant et possède sans le moindre doute une plume fluide et un vrai sens de la narration (ce qui n'est pas le cas, loin de là, de tous ses confrères naviguant dans le milieu du polar et du thriller !).

Je me suis laissé porter par l'intrigue jusqu'à une centaine de pages de la fin, même si le roman est vraiment trop long, avec des idées et des scènes parfois répétitives.

Ludivine Vancker, l'héroïne du roman, est plutôt réussie (même si j'ai eu beaucoup de mal à comprendre sa psychologie, fruit de traumatismes vécus au cours d'un roman précédent que je n'avais pas lus) et possède suffisamment d'épaisseur pour articuler un tel pavé autour de sa personnalité.

L'ensemble est bien glauque, les scènes de massacre bien réussies (même si Chattam abuse, au bout d'une demi-douzaine de massacres on se lasse et, surtout, on tombe dans l'invraisemblable).

Bref, ça se laisse lire, sans problème, car c'est infiniment meilleur que n'importe titre de Bernard Minier ou Guillaume Musso. Sauf que.

Sauf que, à trop vouloir en faire, Maxime Chattam perd sur la fin le contrôle de son intrigue pour finir dans le décor, pour au moins deux raisons :

La première, c'est que le comportement de son héroïne, agissant dans les chapitres en solo, est absolument invraisemblable de la part d'une professionnelle.

La seconde, c'est que le dernier "attentat" du livre (dans le bus scolaire) est tout simplement grotesque.

Pas de spoils, je n'en dirais pas plus. Dommage, je donnerais une seconde chance à l'auteur !

NB : l'aspect le plus troublant du roman est son côté prémonitoire puisque l'auteur, en 2014, évoque des massacres de masse dont certains font penser aux terribles attentats de 2015.

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