La vengeance des mères

Jim Fergus

Cherche Midi / Pocket

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Le pitch

1875. En dépit de tous les traités, la tribu du chef cheyenne Little Wolf, qui avait échangé mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers, ne tarde pas à être exterminée par l'armée américaine.

Quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre. Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly. Prêtes à tout pour venger la mort de leurs enfants, elles décident de prendre le parti du peuple indien et vont se lancer à corps perdu dans une lutte désespérée pour leur survie...

Mon avis

En 2016, 18 ans après la sortie du remarquable Mille femmes blanches, Jim Fergus décide d'y donner une suite.

Drôle d'idée ?

Sur le plan commercial, pas de doute, l'intention est bonne : les 400 000 lecteurs (en France !) qui ont acheté et adoré le premier roman vont se précipiter (comme moi) sur cette suite.

Sur le plan littéraire, par contre, la question est pertinente.

Comment pratiquement donner une suite à un récit qui se terminait de façon tragique, par la mort de quasiment tous ses personnages principaux... dont la narratrice ?

Un roman bouclé, verrouillé même, par l'auteur dans une mise en perspective historique.

Par pure curiosité, j'ai donc plongé dans cet avatar.

L'exercice s'est vite révélé à la fois vain, inutile, redondant...

Peu importe le qualificatif choisi, le résultat est le même : je n'ai pas dépassé la moitié des 400 pages, relativement énervé par ce qui pour moi relève presque de l'escroquerie commerciale (même si je ne doute pas un instant de la bonne foi de l'auteur dans cette opération)

Non que le roman soit mal écrit, les personnages peu crédibles, le scénario mal foutu...

Mais l'histoire n'est qu'un démarquage permanent, parfois honteux, de Mille femmes blanches, avec l'utilisation des rares personnages ayant survécu au massacre final du roman, avec des rappels incessants et tirants en longueur des événements précédents.

Et surtout... le lecteur dérouté ne peut que se cabrer devant le décalque intégral du procédé narratif (trois récits consignés sur des cahiers, de trois narratrices, pour remplacer celui de la pauvre Molly, disparue à la fin du premier volume).

Même sentiment de rejet face à au recyclage quasi point par point de l'intrigue initiale avec, au mépris de toute crédibilité, l'arrivée d'une nouvelle "cargaison" de femmes blanches se retrouvant entre les mains d'une tribu indienne.

Mille femmes blanches était profondément original, surprenant, unique. Il aurait dû le rester !

A éviter, sauf par ceux et celles qui aiment les suites et les spin off au cinéma.

C'est très tendance, mais inutile et insupportable.

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