L’aimant

Lucas Harari

Sarbacane

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Le pitch

Pierre, jeune étudiant en architecture parisien entreprend un voyage en Suisse afin de visiter les thermes de Vals. Ce magnifique bâtiment, conçu par le célèbre architecte suisse Peter Zumthor, au coeur de la montagne, le fascine et l'obsède.

Cette mystérieuse attraction va se révéler de plus en plus forte à mesure que Pierre se rapproche du bâtiment...

Mon avis

On a beaucoup vu cet album sur les linéaires, lors de sa sortie, à l'automne 2017.

Un format original, grand, avec une couverture cartonnée très épaisse, très lourde, et du papier très grammé.

Un ouvrage de poids. Et très cher, beaucoup trop cher (28 €).

Un album lancé pour participer à la course aux prix, au festival d'Angoulême.

Avec le recul, on peut se demander pourquoi tant de buzz pour une première œuvre d'un tout jeune auteur, scénariste et dessinateur, sorti de nulle part (si ce n'est des Arts déco !).

Car finalement, si l'entreprise est visuellement originale, le récit est très décevant.

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L'aimant

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Sur le plan graphique, rien à dire : Lucas Harari choisit un parti pris assez étonnant.

D'une part, des planches sans gouttières (les espaces entre les vignettes). Bizarre, au début, mais on s'habitue.

D'autre part, un dessin complètement ligne claire s'appuyant sur les compétences de l'auteur en architecture.

En dehors des paysages de montagne, fort réussis, ce sont les innombrables vignettes consacrées au bâtiment vedette de l'histoire, ces thermes de Vals, qui donnent du cachet à l'album.

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L'aimant

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Clairement inspiré du style Bauhaus (l'intrigue se déroule d'ailleurs en territoire germanophone), elles raviront tous les amateurs du genre.

Enfin, des à-plats de couleurs primaires, beaucoup de bleu, de rouge, qui donnent à l'ensemble une atmosphère onirique, fantastique, fort réussi.

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L'aimant

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Mais la beauté esthétique ne suffit pas à faire une BD de qualité...

Lucas Harari aurait sans doute dû laisser aux manettes de l'histoire un scénariste professionnel, car après un départ intriguant - mais tellement lent ! - le lecteur s'enlise dans une intrigue filandreuse où l'auteur ne choisit jamais son camp.

Fantastique, policière, poétique, réaliste... on passe d'un genre à l'autre, pour finir... nulle part.

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L'aimant

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Après une lecture rapide, trop rapide (vous en dépasserez pas la demi-heure), l'album se termine sur un tête-à-queue complètement décevant, laissant le lecteur désemparé et déçu, avec la désagréable impression d'avoir été mené en bateau.

Dommage, car Lucas Hariri a du potentiel. A suivre... peut-être avec un scénariste ?

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