L’appel de l’ange

Guillaume Musso

XO éditions

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Le pitch

New York. Aéroport Kennedy. Dans la salle d'embarquement bondée, un homme et une femme se télescopent. Dispute anodine, et chacun reprend sa route.

Madeline et Jonathan ne s'étaient jamais rencontrés, ils n'auraient jamais dû se revoir. Mais en ramassant leurs affaires, ils ont échangé leurs téléphones portables.

Lorsqu'ils s aperçoivent de leur méprise, ils sont séparés par 10 000 kilomètres : elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant à San Francisco.

Cédant à la curiosité, chacun explore le contenu du téléphone de l'autre. Une double indiscrétion et une révélation : leurs vies sont liées par un secret qu'ils pensaient enterré à jamais...

Mon avis

En parcourant le "thriller" de Guillaume Musso, je me suis dit, une fois de plus, que j'assistais à un vaste gâchis.

Cet auteur, best seller (oui : meilleur vendeur) français depuis maintenant de nombreuses années, de manière récurrente, touche un public nombreux qui lui est tout acquis.

Il fait donc lire, et grâce lui en soit rendu !

Mais quel dommage qu'il n’utilise pas un peu mieux ce pouvoir étrange qu'il possède sur plus d'un demi-million de personnes !

Il suffirait de quelques réglages dans son travail pour livrer des romans autrement plus aboutis que ceux qu'il sort chaque année !

L'appel de l'ange est un excellent exemple pour illustrer ce concept de "Quel dommage !".

Si l'on met de côté l'idée de départ, totalement invraisemblable (attention : ce n'est pas le fait d'échanger des portables qui l'est, mais bien le fait qu'aucun des deux smartphones ne soit protégé par un code d'accès ! Tous les portables sont protégés, nativement !), la première moitié du roman se lit plutôt bien.

OK, le style est pauvre, les personnages travaillés à la hache (avez-vous remarqué que Musso, très souvent, oublie tout simplement de les décrire physiquement ?!), mais l'auteur impulse un rythme rapide au récit, il y a de bonnes idées de rédaction (la mise en page des sms n'est pas nouvelle, mais amusante)

Bref : on se demande comment tout cela va se dénouer... même si l'on subodore qu'il va être difficile de trouver des explications logiques à ce mélange d'intrigues américaine, parisienne et anglaise.

Malheureusement, lorsqu'on aborde la seconde moitié du livre, tout s'effondre.

Les révélations et les rebondissements s'accumulent à un rythme asphyxiant, tous plus incroyables les uns que les autres, ça tangue, ça roule, c'est de pire en pire...

Et cela s'achève, comme de bien entendu, à New York (avec Musso, on n'en sort quasiment jamais), dans une succession de scènes d'un grotesque achevé.

Un seul exemple (il y en a des tonnes), donné sans trop spoiler ?

Une des méchantes, une flic (quoique...) trop belle mais avec une cicatrice très esthétique sur la joue, file à plusieurs reprises les gentils en voiture.

Avec quelle voiture ? Une Ferrari 250 GT California Spider, bien sûr ! Le modèle le plus cher de toute l'histoire des ventes aux enchères, estimation entre 10 et 18,5 M$ au gré des dernières cessions ! Le plus cher, et le plus discret, bien entendu !

Musso a-t-il pris la peine de faire des recherches ?

Si oui, il passe sur toute vraisemblance, ce qui n'est pas sympa pour ses lecteurs. Si non, ce n'est pas digne d'un professionnel.

Guillaume Musso a un grave, grave problème récurrent de scénario.

Pourquoi ne prend-il pas le temps de visser un peu mieux les boulons de ses intrigues ? Vraiment dommage.

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