Le diable au corps

Raymond Radiguet

Folio

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Le pitch

Alors que la Première Guerre mondiale bat son plein, un adolescent de quinze ans entame une idylle passionnée avec une femme de trois ans son aînée, fiancée à un soldat parti au front. Bien loin des tranchées, les amants goûtent un bonheur aussi intense qu’égoïste. Mais peuvent-ils braver la morale en toute impunité ? Leur romance peut-elle survivre à l’un des plus grands traumatismes du XXe siècle ?

Récit d’un amour interdit, portrait féroce d’une société conformiste et repliée sur elle-même, mais aussi atteinte portée à la stature héroïque du soldat, Le Diable au corps fit scandale lors de sa parution, en 1923. Aujourd’hui, l’œuvre et son auteur, écrivain précoce mort prématurément à l’âge de vingt ans, n’en finissent pas de nous fasciner.

Mon avis

Raymond Radiguet est, dans une moindre mesure que ce modèle romantique, un fantasme à la Arthur Rimbaud.

Prodige (génie ?!) littéraire stupéfiant de précocité, prématurément disparu à l'âge où un humain normal entre à peine dans l'âge adulte, il a formé avec Jean Cocteau un couple scandaleux, au même titre que le fut celui de Rimbaud avec Verlaine.

Tous les éléments constitutifs d'un mythe, comme il n'en existe que deux ou trois par siècle. Et quand on relit Le diable au corps, comme je viens de le faire, on doit bien admettre que le mythe était bien, avant tout, un homme au talent exceptionnel !

Le roman, écrit alors qu'il n'a que 17 ans, est confondant de maturité, tant sur le fond que sur la forme.

130 pages qui romance, à la première personne, l'expérience personnelle de Radiguet qui, à l'instar de François, le très jeune récitant, a vécu une liaison brève, romantique et néanmoins torride à tout juste 15 ans, avec une femme plus âgée que lui de quelques années.

Une femme mariée, qui profite de l'absence de son mari, coincé sur le front de l'est pendant la première guerre mondiale ! Un scandale absolu.

Tout le talent de Radiguet est de développer ce récit dans une langue extrêmement classique, un style impeccable que ne renierait pas un lettré après un demi-siècle de lecture et d'écriture.

Des chapitres courts, parfois pas plus d'une, deux ou trois pages, comme autant de scènes qui auraient pu constituer les séquences cinématographiques d'un film.

Un vrai plaisir de lecture où, plus j'avançais, plus je m'étonnais de la maturité cynique avec laquelle le héros se débarrassait, petit à petit, de l'encombrante liaison qui, quelques semaines plus tôt à peine, représentait pour lui le comble de la félicité.

Les classiques vous font peur ? Alors n'hésitez-pas à avaler les quelques gorgées de ce bref miracle littéraire : elles sont douces et simples à déguster.

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