Le faiseur de diables

Chloé Dubreuil

Editions Complicité

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Le pitch

An de grâce 1506. Une série de crimes sordides dans la ville de l'illustre Jérôme Bosch et bien des peurs ressurgissent. Arent Saeghers, bras droit du bailli, est chargé d'enquêter, mais en s'exposant aux démons et merveilles qui flagellent le monde des hommes à travers les tableaux du peintre, ce lieutenant à la trouble personnalité risque fort de s'exposer à des périls plus intimes, et fatals, qu'il ne l'aurait cru.

A mi-chemin du roman noir et du polar historique, Le faiseur de diables nous plonge avec délectation dans un XVIe siècle humaniste et pourtant empreint de superstitions, au plus près d'un des grands artistes de cette époque et des rouages de son imaginaire.

Mon avis

Le faiseur de diables. Joli titre, n'est-ce pas ?

Un titre qui m'a fait de l'oeil, posé sur la couverture juste au dessus d'un célèbre tableau de Jérôme Bosch, Le jugement dernier.

Jheronimus Bosch - attention, pas le héros récurrent des romans de Michael Connelly, mais bien le formidable peintre hollandais du XV° siècle ! - est un des personnages principaux du court roman de Chloé Dubreuil.

Un récit que le pitch situe à mi-chemin du roman noir et du polar historique, mais que je qualifierais plus précisément de roman néogothique.

Une histoire terriblement sombre - au propre comme au figuré, car les ambiances automnales et les éclairages à la bougie prédominent - où les crimes horribles se succèdent, au sein de la communauté de Bois-le-Duc.

Chargé de l'enquête, Arent Saeghers navigue entre les intrigues politiques et les influences religieuses, aidé par Agostino, le jeune apprenti de maître Bosch qu'il lui a confié.

Tout n'est que faux-semblant dans cette histoire, à commencer par la personnalité d'Arent Saeghers et celle d'Agostino (mais je n'en dirais pas plus, car ceci constitue le cœur même de l'intrigue).

Tout le talent de Chloé Dubreuil - une auteure pleine d'expérience qui a déjà publié plus d'une dizaine de romans, aux toiles de fond majoritairement historiques - est d'avoir "calé" sa narration et son style sur le rythme et l'ambiance de l'histoire.

Un style d'un grand classicisme, parfois volontairement un peu austère, un vocabulaire émaillé de mots et d'expressions anciennes (sans que cela tourne jamais au procédé) : c'est un plaisir de lire un texte d'une telle qualité littéraire.

Jusqu'à sa conclusion, la pénombre qui règne sur le roman perdurera : Le faiseur de diables n'est pas un roman d'espoir; mais avec un titre pareil, vous pouviez vous en douter...

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