Le pouvoir

Naomi Alderman

Calmann Levy/Le livre de poche

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Le pitch

ET SI LES FEMMES PRENAIENT ENFIN LE POUVOIR DANS LE MONDE ENTIER ?

Aux quatre coins du monde, les femmes découvrent qu'elles détiennent le "pouvoir". Du bout des doigts, elles peuvent infliger une douleur fulgurante - et même la mort.

Soudain, les hommes comprennent qu'ils deviennent le "sexe faible". Mais jusqu'où iront les femmes pour imposer ce nouvel ordre ?

Mon avis

Difficile de passer à côté de la couverture au graphique et au lettrage Art Déco/Bauhaus de ce roman de Naomi Alderman. Rouge vif !

Difficile également de passer à côté du court pitch.

Et une fois que vous aurez ouvert le livre et entamé la lecture, difficile d'en sortir avant la fin des 500 pages !

Avec cette dystopie décoiffante (qui constitue le négatif absolu de La servante écarlate de Margaret Atwood), Naomi Alderman a obtenu le Baileys women's prize for fiction 2017, un prix prestigieux couronnant le meilleur livre de l'année écrit en anglais par une femme.

Un prix attribué pour la première fois à une oeuvre de SF.

Et c'est parfaitement mérité, car Le pouvoir est un livre dérangeant, puissant, parfois profondément choquant !

Contrairement à ce que vous pourrez peut-être lire par ailleurs (certain(e)s lect(eurs)rices ont survolé le roman sans en saisir manifestement toute la subtilité), ce jeu intellectuel est brillamment construit, parfaitement maîtrisé et très correctement écrit.

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Couverture originale du roman, salué par Margaret Atwood

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Pourtant, l'idée de départ, excellente, aurait pu être un piège grossier pour un auteur un peu flemmard.

Imaginer ce que deviendrait le monde si, par le hasard d'une évolution biologique improbable, le sexe dit faible devenait tout puissant ?

Fastoche ?!

Eh bien non : Naomi Alderman, dès le premier tiers du livre, extrapole, projette, pousse la logique au delà de l'attendu et se sont toutes les perspectives de notre monde bipolaire homme/femme qui s'en trouvent renversées, puis déformées et enfin... explosées !

Loin de moi l'envie de vous spoiler l'histoire qui s'achèvera par un dénouement scénaristique assez bluffant d'audace !

La femme, faible, devenue forte, mais toujours naturellement bonne et maternelle ? Laissez moi rire !

L'auteure pousse tous les curseurs à fond, n'évite aucun sujet (celui de la religion est omniprésent, celui de la sexualité de même), introduit des graphiques, des post internet, jongle entre ses quatre personnages principaux (dont un homme !) et les époques...

Un sacré exercice de style qui aura le mérite, comme toutes les grades dystopies, de faire énormément réfléchir le lecteur, obligé de regarder le monde dans lequel il vit avec un œil neuf.

Attention : ce livre est à déconseiller absolument aux jeunes lecteurs et aux personnes sensibles.

 

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