Les impatientes

Djaïi Amadou Amal

Emmanuelle Collas

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Le pitch

Prix Goncourt des lycéens 2020.

Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l'époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est contrainte d'épouser son cousin. Patience ! C'est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu'il est impensable d'aller contre la volonté d'Allah. Comme le dit le proverbe peul : "Au bout de la patience, il y a le ciel." Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?

Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.

Mon avis

Prix Goncourt des lycéens 2020, ce roman d'une camerounaise francophone a rencontré un grand succès d'estime, porté par l'actualité des thèmes traités.

Les impatientes évoquent à peu près tous les sujets sociétaux qui, jour après jour, squattent la une de nos quotidiens : la condition de la femme dans l'islam, la polygamie, le viol, la violence dans le couple, les droits des femmes.

Rien que tous ces sujets cumulés ? Oui madame ! Car, dans ce tout petit récit de 240 pages extrêmement aéré (mise en page et typographie "à la Amélie Nothomb", si vous voyez ce que je veux dire), Djaïli Amadou Amal dresse un portrait absolument terrifiant de la condition féminine au Sahel,.

Si j'ai bien compris, ce roman est une "novellisation" de la vie de l'auteure. Une forme d'autobiographie romancée, en quelque sorte.

Le lecteur ne peut que sortir secoué d'une telle lecture (à moins d'être d'une insensibilité invraisemblable !) mais sans pour autant être forcement complètement convaincu par la méthode employée. C'est mon cas.

Si j'ai compris l'intention de Djaïli Amal, cette volonté de témoignage, tout à fait estimable (espérons que sa parole aidera à améliorer la situation, même si je n'en suis pas du tout certain), je n'ai en revanche pas compris cette volonté de distanciation du propos.

Pourquoi un roman ? Le message n'aurait-il pas été plus fort, véhiculé par un témoignage ? Plus vrai, avec un impact émotionnel plus fort ?

Car je suis bien obligé de vous exprimer mon doute sur les qualités littéraires intrinsèques de l'œuvre, puisqu'il s'agit d'un roman.

J'ai trouvé la prose de l'auteure beaucoup trop plate, le style neutre appliqué à l'excès coupant le lecteur d'une partie des émotions que devrait véhiculer le texte.

De nombreuses redîtes et une évolution très prévisible de l'histoire m'ont peu à peu éloigné du roman. C'est un comble sur un thème aussi fort, et c'est bien dommage...

Si vous n'êtes pas au courant de ce qui se passe dans l'ombre de certaines maisons du Sahel, n'hésitez pas à découvrir ce petit roman pour apprendre. Mais n'en attendez pas plus que ça.

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