Les quatre filles du docteur March

Louisa May Alcott

Gallmeister

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Le pitch

Dans une petite ville du Massachusetts, durant la guerre de Sécession, une famille modeste, quatre jeunes soeurs et leur mère, guette avec inquiétude chaque lettre du père parti au front. Mais rien ne peut arrêter la jeunesse, et la vie continue à façonner les destinées de Meg, l'aînée pragmatique, Jo, la romancière en herbe féministe avant l'heure, la douce Beth à la santé fragile et la frivole Amy.

De l'enfance à l'âge adulte, confrontées à la découverte de soi, elles partagent une joie de vivre débordante et apprennent l'amour, l'amitié, mais aussi le sacrifice. Ensemble, ces quatre jeunes filles impétueuses sauront réclamer au monde bien plus qu'il ne semble pouvoir leur offrir.

Mon avis

Qui n'a jamais eu envie de relire un grand roman de son enfance ? C'est ce que j'ai fait grâce à la nouvelle traduction des éditions Gallmeister du célèbre roman de Louisa May Alcott, un des récits les plus célèbres du XIX° siècle.

Je ne suis pas certain que je me serais lancé dans une pareille entreprise si je n'avais gardé en mémoire le charme fou de l'adaptation cinématographique des années 90. Mais malgré les handicaps apparents (plus de 600 pages serrées, pour un roman a priori plus destiné aux jeunes filles), j'y suis allé avec un réel brin d'enthousiasme

Dès les premiers chapitres, une confirmation : le best seller de L.M. Alcott, au style fluide et vraiment agréable, est réellement destiné à la jeunesse, et plus spécifiquement aux jeunes filles.

Récit au quotidien, durant la guerre de sécession, d'une maisonnée de cinq femmes (les quatre filles... plus la maman !) entourées d'autres femmes, ce gentil pavé bourré d'émotions et de très, très bonnes intentions (on le qualifierait aujourd'hui sans aucun doute de roman feel good) s'adresse à un lectorat plein d'innocence.

Evitant systématiquement le second degré de lecture, la présence de personnages masculins (les seuls hommes sont un jeune garçon et son grand père), et les émotions trop fortes (pas de violence, d'horreur ou de drame, surtout !), Les quatre filles du docteur March été écrit pour un public féminin bien pensant et bien éduqué (socialement et religieusement) qu'il faut préserver de toute émotion trop forte.

Le roman est absolument charmant de bout en bout et il ravira les plus jeunes lectrices. Les péripéties et les émotions de l'enfance sont nombreuses, ce sont de petites leçons de vie qui sont délivrées par l'auteur, chapitre après chapitre, qui pourront émouvoir les cœurs sensibles et encore emplis de toute la naïveté de l'enfance.

Par contre, les autres lecteurs risquent - comme je l'ai fait - de se lasser assez vite de cette accumulation de leçons de vie et de morale chrétienne où rien ne dépasse : la guerre de sécession a été le plus effroyable massacre de l'histoire des Etats-Unis, mais l'auteure évite soigneusement d'en évoquer les échos, même de loin !

Moralité : un siècle et demi après sa publication, un roman peut rester très moderne dans sa forme (aidé sans doute par l'excellente nouvelle traduction de Janique Jouin-de-Laurens), tout en étant très daté sur le fond et l'intention !

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