Le pitch

Ratés de l'exploration, de l'aventure aérienne, des missions scientifiques, de la montagne, de la mer... Partant du principe que s'il y a eu des exploits, il y a forcément eu des échecs, Bruno Léandri a fouillé les archives.

Il raconte ces voyageurs qui brillèrent par leur malchance insolente, leur ratage insolite ou leur karma désastreux. Sur un ton amusé voire grinçant, il nous livre le portrait de ces aventuriers qui, pour une fois, ne nous feront pas rêver. Parce que les intrépides sont fatigants et que les situations cocasses n'arrivent pas qu'aux autres, ce livre vengera tous les casaniers !

Mon avis

L'idée de Bruno Léandri - ce sympathique déconneur à la grosse moustache qui a fait doucement rigoler deux bonnes générations de lecteurs de Fluide glacial - est suffisamment drôle et originale pour donner envie de plonger dans ce tout petit bouquin qui se lit en deux temps, trois mouvements.

Car après tout, les livres qui parlent de héros, qui racontent de large et en travers les exploits sportifs des plus grands explorateurs, il y en a des tonnes.

Mais ceux qui s'attardent sur les non-exploits des non-héros, ne courent pas les rues. Normal : qui s'intéresse aux loosers ?

Et pourtant, l'échec a quelque chose de fascinant. Léandri le démontre au travers d'une trentaine de courts récits (deux à six pages, pas plus). Car ceux qui ont raté l'aventure n'ont pas tous échoué pour la même raison.

J'ai retenu globalement trois types d'échec.

Ceux qui se sont plantés parce qu'ils tentaient un exploit impossible, débile, hors de portée de leurs maigres moyens. Ce sont les pire car ils sont très incapables ET très stupides.

Ceux qui ont échoué par manque de préparation. L'échec bête par manque de professionnalisme.

Et puis les plus à plaindre, ceux au destin tragique qui n'ont échoué dans leur aventure - et en sont parfois mort ! - par simple manque de chance : un mauvais karma.

Bruno Léandri raconte ces petites histoires qui auraient pu être de grands exploits avec humour; mais un humour parfois à la limite du vaseux, les jeux de mots ne sont pas tous très bons, c'est du Fluide glacial tout craché.

C'est sympa, mais on se laisse à penser qu'avec un véritable écrivain derrière l'entreprise, qui aurait su parfois porter en avant le tragique de certains destins, l'ouvrage aurait pu avoir un peu plus de souffle et d'ampleur.

C'est la seule limite de l'entreprise, pour une lecture parfaite pour un voyage en train ou en avion.