L’inimitable Jeeves

P.G. Wodehouse

10/18

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Le pitch

" Ce fut un jour béni pour Wodehouse que celui où il créa Jeeves et parvint à faire échapper le roman comique (qui en Angleterre a des relents vertueux) à son cours ordinaire pour le lancer dans le torrent de la farce pure.

Le grand triomphe de Jeeves, c'est que tout en jugeant Nietzsche "fondamentalement malsain" il se situe au-delà du bien et du mal. "George Orwell

Mon avis

Pour les grands bretons (vous savez, ces aimables anciens maîtres du monde qui boivent du thé à cinq heures pétantes...) P.G. (Pelham Grenville, si ! si !) Wodehouse est une des figures marquantes de la littérature britannique de la première moitié du XX° siècle, au même titre et quasiment au même niveau qu'Agatha Christie.

Aussi connu et aussi unanimement célébré par ses compatriotes : à Agatha les fans de romans policiers, à Wodehouse les amateurs d'humour.

Par contre, de notre côté de la manche, le niveau de notoriété n'est pas du tout le même.

Ce qui explique pourquoi il m'a fallu attendre une poignée de dizaines d'années pour me pencher sur une de ses œuvres, alors même que je chérie la littérature anglaise et vénère cet humour caustique et absurde si particulier.

Résultat ? Une très bonne surprise !

L'inimitable Jeeves est le deuxième roman mettant en scène le célèbre valet de Bertie Wooster, aristocrate londonien écervelé et inconséquent vivant de ses rentes.

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La mécanique du roman est d'une grande simplicité répétitive : toutes les cinquante pages, Bertie (le narrateur) se met dans une situation impossible du fait du comportement irresponsable d'un de ses vieux amis, tente de se sortir tout seul du pétrin, sans succès, avant que Jeeves, grâce à son intelligence diabolique, ne lui sauve la mise en deux coups de cuillère à pot.

Vous l'avez compris : foin de scénario ou de progression dramatique : l'histoire n'est de facto qu'une succession de nouvelles avec les mêmes personnages, rassemblées sans la moindre tentative de raccord narratif !

C'est à la fois la force et la faiblesse de l'entreprise.

L'humour de Wodehouse est puissant, délirant, vraiment... britannique, et sur les 150 premières pages le lecteur que je suis a franchement souri, puis éclaté de rire à de nombreuses reprises.

Après, l'effet de surprise s'est émoussé et mon plaisir de lecture a peu à peu diminué d'intensité.

Il n'empêche que ce roman, écrit il y a tout juste un siècle, a gardé toute sa fraîcheur de narration, moderne, grâce à sa vista comica, son rythme et ses dialogues proches de ceux des films des Marx Brothers, ainsi que sa capacité à se foutre ouvertement de la gueule des richissimes contemporains de Wodehouse !

Pour les amateurs de british humor, un volume idéal pour se changer les idées, lors d'un long voyage en train par exemple.

 

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