L’origine des larmes

Jean-Paul Dubois

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Le pitch

Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle.

Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

Mon avis

Question ardue (tricky dirait les anglo-saxons) : est-ce que c'est Jean-Paul Dubois qui a vieilli, ou bien est-ce moi ? A moins que ce ne soit probablement les deux qui accumulent les années.

Quoiqu'il en soit, j'avoue n'avoir rien compris à son dernier roman.

Attention : rien compris, non pas à l'intrigue, aux personnages, à leurs échanges verbaux. Non : rien compris à l'intention de l'auteur.

Pourquoi Jean-Paul Dubois nous balance-t-il dans les guiboles cette psychanalyse en dix leçons (pas, neuf, pas onze : dix !) ?

A-t-il, à l'approche de sa fin (il n'a pourtant que 75 ans), décidé de nous balancer in extenso tous les traumas de sa vie ? Ce qu'il a toujours fait auparavant, mais au travers du filtre du roman.

Alors qu'ici, il n'y a plus de filtre. Juste un très lent ressassement des thèmes déjà abordés auparavant dont, en cible centrale, le rôle du père, cet homme décrit comme infâme.

Les traumatismes de famille, c'est ce qui a toujours fait la pâte, la matière des livres de Jean-Paul Dubois.

Mais, pour bien comprendre ma déception présente, voilà ce que j'écrivais à l'occasion de son prix Goncourt (Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon) :

"Ce Goncourt, il le mérite, ne serait-ce que pour la légèreté et l'optimisme raisonnable, teinté de beaucoup d'humour, qu'il parvient à transmettre à ses lecteurs. Que cela fait du bien, de lire un auteur qui ne se prend pas au sérieux et ne tire pas à la ligne sur les malheurs du monde, même si ce qu'il raconte n'est pas toujours très gai !"

Eh bien, justement, ici, fini par la légèreté, l'humour, l'optimisme raisonnable.

Nous sommes à cent lieues de son masterpiece, Une vie française, que je vais m'empresser de relire pour me remonter le moral !

NB 1: allez vous balader sur le site, vous trouverez mes conseils et mes coups de coeur pour cet auteur que je considère comme un des plus importants de sa génération.

NB 2 : parmi les obsessions de l'auteur, n'oublions pas de citer les chiens car ici, une fois de plus, c'est le meilleur ami du narrateur.

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