Main street

Sinclair Lewis

Le livre de poche

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Le pitch

Gopher Prairie, Minnesota. Quelques milliers d'âmes, au cœur d'une vaste plaine agricole. Un microcosme engoncé dans ses coutumes et son esprit de clocher. Une ville avec sa gare, son église, ses boutiques, sa grand-rue. Et son médecin, Will Kennicott. Une vie d'ennui et de frustrations que découvre Carol, sa jeune épouse, qui a grandi et étudié à Saint Paul, métropole ouverte aux idées neuves. Pétulante, intrépide, la jeune femme s'est promis de secouer les habitudes et d'embellir Gopher Prairie. Mal lui en prend : une sourde hostilité répond à ses projets de réforme. L'arrivée en ville d'un jeune tailleur idéaliste, Erik Valborg, donnera-t-elle forme aux rêves d'émancipation de cette Emma Bovary du Middlewest ?

Avec cette fresque, Sinclair Lewis a voulu mettre en scène la " monotone tragédie de la lutte contre l'inertie " et le choc de deux Amériques, l'une provinciale et puritaine, l'autre urbaine et progressiste. Une satire sociale si mordante que le jury du prix Pulitzer, qui l'avait couronné, lui retira sa récompense au profit d'Edith Wharton.

Mon avis

Avec Sinclair Lewis, j'ai vécu des montagnes russes littéraires.

Dans la même année, j'ai découvert, passionné par sa subtilité, l'excellent Babbitt, un roman de 472 pages publié en 1922, puis je me suis perdu dans Main Street, publié en 1920, 712 pages au bout desquelles je ne suis pas parvenu.

L'auteur, prix Nobel de littérature 1930, a profondément marqué - et même choqué - l'Amérique de l'entre-deux guerres, en exposant de manière naturaliste la vie du pays, dans ses strates les plus profondes.

La vie de l'Amérique profonde, celle qui s'agite dans les petites et moyennes villes qui composent alors l'essentiel du pays ? Une trame terrible d'habitudes, de comportements sociaux figés, d'idées réactionnaires, de jugements mesquins.

Avec Babbitt, tout cela était exprimé de façon particulièrement pertinente, au travers d'un personnage masculin, avec une vision ironique, parfois acide du capitalisme alors triomphant, l'ensemble étant porteur d'un message philosophique finalement plutôt optimiste.

Main Street, écrit deux ans plus tôt, semble malheureusement être le brouillon de Babbitt : plus lent, plus long, moins subtil, moins drôle, le roman finit par dégager un sentiment aussi déprimant que Madame Bovary, auquel Sinclair Lewis fait implicitement référence (oui, je n'aime pas Madame Bovary !) avec Carol, son héroïne qui s'ennuie, s'ennuie... presque autant que le lecteur.

Après une dizaine de jours de lecture et 450 pages à la fois douloureuse et anesthésiante, j'ai laissé tomber. Vaincu.

Dommage, car le message du roman ne manque pas d'intérêt et de pertinence, avec un l'esquisse d'une charge féministe particulièrement originale pour l'époque.

Mais nom d'un chien, comme c'est long, lent et répétitif (300 pages de trop !), l'auteur expliquant, rabâchant, dans d'innombrables scènes bourrées de symbolique lourdingue !

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