Moi contre les Etats-Unis d’Amérique

Paul Beatty

Cambourakis / 10/18

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Le pitch

Après American Prophet, Moi contre les Etats-Unis d'Amérique est sans doute le livre où Paul Beatty pousse le plus loin la féroce ironie qui caractérise ses romans : pour servir ce qu'il croit être le bien de sa propre communauté, un afro-américain va aller jusqu'à rétablir l'esclavage et la ségrégation à l'échelle d'un quartier, s'engageant dans une forme d'expérience extrême et paradoxale qui lui vaudra d'être trainé devant la Cour suprême.

Un sommet d'humour grinçant.

Mon avis

Ne vous fiez pas à la présentation de l'éditeur : Moi contre les Etats-Unis d'Amérique n'est absolument pas drôle.

Par contre, le roman grince de partout, tant la mécanique artificielle mise en place par l'auteur manque de lubrifiant pour toucher le lecteur !

Paul Beatty est peut-être lauréat du Man Booker Prize, il n'en reste pas moins qu'il fait partie du large troupeau d'auteurs américains traumatisés depuis deux générations par un abus de cours de créative writing (il est diplômé d'un Master of Fine Arts du Brooklyn College en écriture créative).

Avec beaucoup de constance et de mérite, jour après jour, j'ai réussi à ramper le long de cette histoire au style aussi lourd qu'un parpaing de Manhattan jusqu'à la page 147, où j'ai finalement lâché prise.

Anéanti par les artifices d'écriture au service exclusif d'idées qui, au lieu de servir l'histoire, la corsète au point que le lecteur a l'impression de suivre l'existence, non de personnages réels, mais de concepts, je me suis dit que j'aurais mieux fait de suivre ma première idée : abandonner cette lecture au cours des 37 premières pages, interminables, où Paul Beatty lâche son héros dans une logorrhée délirante particulièrement insupportable.

La performance de Paul Beatty : parvenir à écrire un roman illustrant parfaitement le concept du Tourne Page.

A l'envers !

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