Petits secrets, grands mensonges

Liane Moriarty

Le livre de poche

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Le pitch

À la fête de l'école, quelqu'un a trouvé la mort. Qui est responsable du drame ? Trois femmes à la croisée des chemins, des ex-maris et leurs nouvelles épouses, des familles recomposées (ou décomposées), qui cachent tous de redoutables petits mensonges, se retrouvent au cœur de l’affaire.

Après  Le Secret du mari, best-seller international, Liane Moriarty nous plonge une nouvelle fois dans l'univers clos de ces quartiers résidentiels qui dissimulent derrière leurs jolies façades des secrets inavouables.

HBO s’est inspiré du livre pour créer une minisérie, Big Little Lies, diffusée sur OCS, avec Nicole Kidman et Reese Witherspoon – lectrices enthousiastes du roman  ! – dans les rôles principaux.

Mon avis

Liane Moriarty est une romancière australienne, très vite devenue une serial vendeuse mondiale (si vous me permettez ce néologisme et anglicisme!).

Tout d'abord, par la grâce d'un très, très gros succès (Le secret du mari), puis avec l'adaptation d'un de ses romans en série HBO (Big littlle lies) joué par de grandes actrices (Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Meryl Streep).

J'ai découvert son talent grâce au premier titre cité (voir ma critique par ailleurs sur le site), et le vois largement confirmé grâce au second, maladroitement traduit Petits secrets, grands mensonges.

Un gros pavé (580 pages !) qui utilise à peu près les mêmes recettes que dans Le secret du mari : même cadre (une banlieue australienne chic et tranquille), même acteurs (ou plutôt actrices, puisqu'une large majorité des personnages est féminine).

On y retrouve également un scénario en tunnel, avec plusieurs intrigues qui se croisent, de manière de plus en plus serrée, pour finir par se rejoindre en un final doté d'un joli switch.

Mais ce qui était déjà très réussi dans Le secret, l'est encore plus dans Petits secrets, car Liane Moriarty dote cette fois-ci son récit de deux niveaux de lecture.

Le premier, c'est celui d'un apparent feel good book, avec de petites histoires de femmes qui mélangent amitiés, mesquineries et crépages de chignon sur fond de vie scolaire de leurs petits rejetons en maternelle. Le don d'observation de l'auteure est brillant et la charge, sur le ton de l'humour, assez décapante.

Le second, c'est une critique finalement assez acerbe de ce milieu bobo bien pensant, un peu aseptisé, de ces banlieues où tout est censé se passer à merveille alors qu'il existe un envers du décor, beaucoup moins brillant.

Mais ce qui rend surtout le roman intéressant, c'est une analyse à plusieurs degrés de la violence "ordinaire" faite aux femmes par les hommes, avec en filigrane, puis de manière de plus en plus apparente, le récit de ces violences (femmes battues, violées) et la manière dont elles peuvent rester impunies pendant des années.

Le roman aurait sans doute gagné à être un brin resserré car Liane Moriarty est un brin trop prolixe, avec quelques scènes redondantes, mais cela se lit très, très facilement et l'ensemble est suffisamment intelligent pour mener, inexorablement, vers un happening très surprenant, bien qu'il ait été paradoxalement annoncé tout au long du livre !

Un happening, certes, mais avec un switch qui m'a complètement et très agréablement surpris. Je ne vous en dirais pas plus, pour que vous ayez envie de vous emparer du volume afin de le dévorer, tranquille, dans un lit ou une chaise longue : de la littérature de vacances de qualité, à n'en pas douter !

NB : même si les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle dans cette histoire, la lecture de ce roman ne leur est pas pourtant interdite !

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