Première personne du singulier

Patrice Franceschi

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Le pitch

Toute existence peut s’achever sur un choix impossible, si terrifiant qu’on donnerait tout pour l’éviter. Flaherty le vieux marin, le sous-lieutenant Vernaud, Wells l’idéaliste égaré, les résistants Madeleine et Pierre-Joseph vivent les plus radicales de ces ultimes décisions. Ils les affrontent seuls. Avec ce sens du tragique qui permet de surmonter toutes les épreuves.

Écrivain, aviateur et marin, Patrice Franceschi partage sa vie entre écriture et aventure. Ses romans, récits, poésie ou essais sont inséparables d’une existence engagée, libre et tumultueuse, où il tente « d’épuiser le champ du possible ».

Prix Goncourt de la Nouvelle 2015

Mon avis

Le genre de la nouvelle - ainsi que la discipline et la technique qui y sont attachées - n'a jamais été, dans la littérature française, à la hauteur et à la mesure de la tradition anglosaxonne (avec l'exception formidable , bien entendu, de Guy de Maupassant, au XIX° siècle).

C'est pour cette raison que la rencontre avec un novelliste français de qualité est toujours pour moi - très grand amateur du genre - un réel plaisir.

Le recueil de Patrice Franceschi comprend, en 150 pages, quatre récits de format et de qualité différents.

Elles ont cependant un point commun, puisque l'auteur puise dans ses racines et ses souvenirs d'aventurier (l'homme écrit, mais toute sa vie est aussi parsemée de voyages et de trajectoires autour du monde) pour raconter des destins hors du commun; drames maritimes, guerre mondiale : des destins tragiques.

L'homme face à son destin, affrontant des choix impossibles. Quatre récits placés à divers échelons de l'échelle dramatique de la vie.

Avec Patrice Franceschi, vous ne risquez donc pas de vous "distraire" ou de vous amuser. Mais c'est là tout l'intérêt de ce recueil.

La première nouvelle, Un fanal qui s'éteint, est la plus longue, la plus classique dans son thème et dans son traitement, et la plus réussie. L'auteur s'y révèle un fidèle et respectueux admirateur de Jack London, tant ce récit aurait pu être écrit par le maître.

Le second texte, Carrefour 54, contient sans doute l'idée la plus originale du recueil puisqu'on y frôle, sur un fond dramatique (la seconde guerre mondiale), l'absurdité tragique d'un destin individuel étonnant.

Les deux dernières, les plus courtes, sont d'un niveau inférieur.

Celle qui clôt le livre, le train de six heures quinze, m'a même dérangé car l'auteur y joue gratuitement avec une histoire qui ne méritait pas un traitement aussi désinvolte (sans parler du rapprochement dérangeant avec le thème du Choix de Sophie, de William Styron).

Quoiqu'il en soit, rien que pour les deux premiers textes, la lecture du recueil se justifie !

 

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