The Long Goodbye

Raymond Chandler

Folio policier

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Le pitch

«- Parlez-moi un peu de vous, Mr. Marlowe. Enfin, si vous trouvez ma demande acceptable.

- Qu’est-ce que vous voulez savoir ? répondis-je. Je suis détective privé, et depuis pas mal de temps. Je suis un loup solitaire, célibataire, bientôt entre deux âges et fauché. Je me suis retrouvé en taule plus d’une fois et je ne m’occupe pas d’affaires de divorce. J’aime l’alcool, les femmes, les échecs et quelques autres petites choses. Les flics ne m’aiment pas, mais j’en connais deux avec lesquels je m’entends bien.

Je suis un fils du pays, né à Santa Rosa, mes parents sont morts ; je n’ai ni frère ni sœur, et si un jour je me fais assommer au fond d’une impasse, comme ça pourrait arriver à n’importe qui dans mon métier, comme d’ailleurs à des tas de gens dans d’autres métiers ou même sans métier, personne ne se dira que sa vie a perdu son sens.»

Mon avis

The Long Goodbye est le dernier roman de Raymond Chandler et il a fallu un demi-siècle pour que les lecteurs français puissent le lire.

Enfin... puissent lire le vrai roman, et non la version émasculée sortie dans la Série noire sous un titre tellement ridicule que j'éviterai de le reproduire ici.

Dernier roman, donc, 500 pages bien tassées d'une intrigue à la foi sinueuse (dans le scénario) et paresseuse (dans le rythme) centrée sur ce bon vieux Philip Marlowe, le père, l'archétype de tous les grands privés Hollywood.

C'est avec un plaisir extrême que j'ai savouré cette histoire dont le scénario n'a finalement que peu d'importance.

Car tout l'intérêt des livres de Chandler, c'est son style, tellement imité par la suite sans être jamais égalé, et leur atmosphère.

Poisseuse, désabusée, noire et désespérée, à l'image de l'auteur qui, dépressif, n'a plus que quelques années à vivre.

Le sens de la formule de Raymond Chandler était époustouflant.

Le regard qu'il portait sur la civilisation américaine et sur l'humanité qui l'entourait n'était pas tendre. Il se traduisait par des punchlines, comme on dirait aujourd'hui, aussi acerbe que percutante.

Si l'intrigue et certaines formules semblent a priori un peu pêcher, ça et là, par manque d'originalité, c'est dû au fait, paradoxal, que Chandler a tant été imité depuis un demi siècle que l'original peu parfois passer aujourd'hui pour une copie !

Mais ne vous y trompez pas : c'est bien du brut, du pur malt que vous avez sous les yeux, et il serait dommage de vous en priver !

Fortement recommandé aux amateurs de littérature policière, dans le sens noble du terme.

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