Le pitch

« HS. Kaputt. Finito. Arrêtons les frais. Le cinéma français agonise sous nos yeux. Il ne faut plus se voiler la face. Il est à peine l'ombre de lui-même. Bientôt, on punira les enfants qui n'ont pas fini leurs devoirs en les obligeant à regarder les nouveautés. C'est ainsi, le plaisir est devenu une corvée. Si tu n'es pas sage, tu iras voir le dernier Ozon. C’est une morne plaine. Comment en est-on arrivé là ? »

Éric Neuhoff livre un portrait sans concession du cinéma français actuel. Réalisateurs, acteurs, interprofession, nombreux sont ceux soumis à sa critique acérée. Nostalgique du cinéma des années 1960 et 1970, il déplore que celui d'aujourd'hui ne fasse plus rêver.

Mon avis

Si j'ai acheté cet essai sur le cinéma, c'était pour deux bonnes raisons.

La première, c'est qu'Eric Neuhoff m'a toujours amusé. Un critique de cinéma à la dent dure, mais avec un sens de la formule certain; drôle, mais pas méprisant.

La seconde, c'est que le sujet - a priori - de l'essai rejoignait une de mes préoccupations de cinéphile : comment le cinéma français, un des deux meilleurs du monde (avec le cinéma américain, bien entendu) jusque dans les années 80, a-t-il pu devenir ce cauchemar de cinéma "d'auteur" sous perfusion, fonctionnant à coup d'avance sur recettes et d'investissement des grands diffuseurs TV ?

Le problème, c'est que ce bouquin est une grosse arnaque. Contrairement à ce qu'indique Neuhoff dans son pitch, jamais - oh grand jamais ! - il ne tente de répondre à la question : comment en est-on arrivé là ? Au contraire : il évite toute étude et analyse objective de la question !

110 pages aux caractères énormes (non, non, ce n'est pas un oui-oui !), 110 pages d'une logorrhée agressive, méchante, pas drôle, un discours de petit vieux sénile qui, en toute subjectivité, déroule son c'était mieux avant, sans logique et sans exemples consistants.

Aucun plan, aucun développement dans la démonstration.

Juste un vieux (dans sa tête) qui parvient à faire fuir le lecteur le mieux disposé du monde, à qui je conseillerai une seule chose : pour le prix du bouquin, payez-vous une place de cinoche; un film français, anglais, américain : peu importe, n'importe quel navet fera l'affaire, cela sera toujours mieux que ça !

On peut légitimement se demander (je ne suis pas le premier) comment ce truc ni fait ni à faire à obtenu le prix Renaudot essai 2019. La réponse est dans le bouquin : Eric Neuhoff aime bien les films de Frédéric Beigbeder, son pote du masque et la plume et juré Renaudot...

NB : j'allais oublier : l'acmé du ridicule de cette démonstration qui n'en est pas une, c'est l'instant magique où l'auteur déclare qu'il n'a jamais pu visionner Les enfants du paradis jusqu'au bout, tellement le film est sans intérêt. Et c'est ce monsieur qui se permet de juger de la qualité du cinéma français avant/après ?!!!