Voleuse

Lucie Bryon

Sarbacane

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Le pitch

Mais qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Ella, lycéenne rebelle, brunette et pétillante a beau se remuer ses méninges imbibées d'alcool, c'est le blackout : impossible de se souvenir de la fête d'hier soir dans l'énorme villa d'un mystérieux inconnu, ni pourquoi elle s'est réveillée dans son lit entourée d'objets visiblement coûteux qui ne lui appartiennent pas.

C'est ce moment que choisit Madeleine – oui, la douce et énigmatique Madeleine sur laquelle Ella bulle, bave et fantasme sans avoir jamais osé lui parler -, pour sonner à la porte et lui déclamer sa flamme. Ella n'en revient pas de bonheur. Jusqu'au moment où Maddy lui raconte que, la veille au soir, elle s'est faite cambrioler à la fête... qu'elle avait organisée chez ses parents ! Oups...

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Voleuse

Mon avis

Il est toujours délicat d'entamer la rédaction de la critique d'un livre lorsque celui-ci s'adresse, manifestement à un lectorat dont vous ne faites pas partie.

Si l'œuvre est manifestement une daube, un raté de première, le fait qu'elle ne s'adresse pas à vous n'est pas un drame en soi : autant prévenir les lecteurs potentiels du caractère universellement toxique du recueil de feuilles imprimées qui vient de vous échapper des mains.

Mais s'il s'agit d'un bouquin qui possède, indubitablement, des qualités, cela se complique.

Car comment analyser objectivement un livre dont la lecture est forcement subjective ?

Holà, je viens de me rendre compte que mon propos s'éloignait peu à peu de mon objectif initial, pour se transformer en essai littéraire qui risque de me ridiculiser définitivement à vos yeux !

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Voleuse

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Donc, trêve d'analyse sémiologique : Voleuse est un roman graphique (200 planches) qui s'adresse, quasi exclusivement, à un lectorat d'adolescentes.

Une comédie romantique pour la jeunesse qui raconte, avec beaucoup de douceur et d'empathie l'histoire de deux lycéennes  qui vont se rapprocher peu à peu, malgré leurs différences, pour finir par s'aimer.

L'histoire est franchement mignonne, bien que trop longue et répétitive (les vols et cambriolages comme moteur scénaristique, au bout de deux ou trois, c'est un peu short).

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Voleuse

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Les sentiments sont exprimés avec beaucoup de tendresse (et de ressenti personnel ? Lucy Bryon, sur la photo mise en ligne par les éditions Sarbacane, est une sosie de Madeleine, l'héroïne à lunettes), évitant tous les pièges liés à la narration sur le sujet de l'identité sexuelle.

Quant aux illustrations, on est dans des graphismes ronds, frais, dans un juste milieu parfait entre un style BD belge et un style manga, avec une mise en couleurs claires vraiment sympa.

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Voleuse

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Par contre, je ne comprends absolument pas le choix esthétique de Lucie Bryon de dessiner son héroïne Ella avec un visage doté d'énormes oreilles charnues qui font irrésistiblement penser à des oreilles de singe, mais surtout avec une absence totale de nez.

Quand je dis absence, c'est absence : chez Ella, entre les yeux et la bouche, il n'y a rien (voir plus haut, sous le pitch) ! J'ai trouvé cela horrible et cela m'a perturbé durant toute la lecture... Quel dommage !

NB : à noter, pour en finir avec cet album sympathique, l'évolution spectaculaire de la qualité graphique tout au long des 200 planches. Que de progrès technique en cours de route !

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