1629

ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

Xavier Dorison, Thimothée Montaigne

Glénat BD

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Le pitch

Seuls les désespérés prennent le risque de s’embarquer sur le Jakarta. À son bord, un équipage issu des bas-fonds d’Amsterdam et assez d’or et de diamants pour exciter les plus folles convoitises. Un baril de poudre sur un enfer flottant. Invitée improbable dans cette traversée vers le cauchemar, Lucrétia Hans devient la seule à pouvoir empêcher Jéronimus Cornélius, apothicaire hérétique et ruiné, d’allumer la mèche… Bon voyage.

Inspiré d’une histoire vraie… Premier tome d’un diptyque consacré à l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire maritime, ce thriller psychologique revient sur un récit effroyable où se sont mêlés mutinerie, naufrage, massacre et survie.

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1629

Mon avis

Xavier Dorison, le maître d'oeuvre de cet album magnifique, on aime ou on n'aime pas.

Mais pas d'un bloc. Pour ma part, j'ai absolument adoré les deux premiers tomes de la série Undertaker, mais pas du tout la suite.

Sa saga Long John Silver m'a vraiment séduit, mais la saga Aristophania m'a ennuyé dès le premier tome.

Sa série (en cours, trois tomes publiés) Le château des animaux est un des chefs-d'oeuvre de la BD de ces dernières années, mais le one shot Le maître d'armes est très décevant.

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1629

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Mes coups de coeur vont à l'originalité des scénarios des albums évoqués plus haut.

Quant à mes déceptions, elles surviennent, soit lorsque Dorison va trop vite, passe en écriture quasi automatique, soit lorsqu'il cède à son péché mignon : la fascination pour les personnages dérangés, les psychopathes, les tueurs sociopathes.

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Ce long prologue pour expliquer pourquoi le premier volume du dyptique de 1629 ne m'a pas totalement convaincu (contrairement à la plupart des critiques, je tiens à la préciser).

Encore un drame maritime, proche de l'ambiance de Long John Silver, inspirée d'une histoire vraie.

Le travail d'édition est absolument remarquable, l'album est un des plus beaux publiés ces dernières années (et malheureusement hors de prix : 35 €, c'est too much !).

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Avec sa lourde couverture avec des dorures à la Hetzel, une intro composée de plans et de cartes anciennes, des intertitres à l'ancienne pour les chapitres et une impression de planches pleine page sur papier glacé, c'est tout simplement parfait.

Les illustrations de Thimothée Montaigne ne manquent pas de panache et de technique, surtout lorsqu'il s'éclate sur des illustrations pleine planche (voir sur deux pages) consacrées aux bateaux.

Son dessin, très réaliste, et la mise en couleurs, très contrastée, créent une vraie ambiance et vont parfaitement avec le thème abordé.

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1629

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Mais le scénario de Dorison, nourri de récitatifs et de dialogues très, très nombreux, qui avait tout pour être fascinant, m'a semblé sombrer très vite dans un déroulé absolument prévisible (oui, je me suis ennuyé !).

La chronique annoncée d'une catastrophe, sans aucune surprise.

Des personnages monolithiques, des méchants psychopathes (voir plus haut) et encore cette fascination pour le sordide, l'horrible, qui donne ici un résultat étonnant : 1629 verse très vite dans l'horreur (attention : un album à ne pas mettre entre les mains d'un enfant !), et y reste jusqu'à une fin qui renvoie vers un deuxième tome que je crains aussi prévisible que le premier.

Bref : à vous de voir, mais à éviter si vous aimez les surprises ou si vous avez l'âme sensible...

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