Albert Londres

Vie et mort d'un grand reporter (1884-1932)

Pierre Assouline

Balland

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Le pitch

Parti de Vichy pour Lyon puis Paris, Albert Londres voulait être poète. Il le restera toute sa vie, à sa manière.

Chroniqueur au Palais-Bourbon, il est aux Dardanelles en 1915 et ne cessera dès lors de parcourir et le monde, et les "mondes" : ceux des bagnes, des asiles, des cyclistes "forçats de la route". Dès 1924, ce grand reporter devient aussi redresseur de torts, quand il commence de dénoncer ce qui le scandalise, de "porter le fer dans la plaie et de juger la chose jugée".

Don Quichotte entêté, journaliste ambitieux sous un masque d'indolence, Albert Londres est aussi l'homme d'une seule femme, le père attendri de Florise, le spectateur ému de La ronde de nuit de Rembrandt.

Il meurt le 16 mai 1932 dans l'incendie du Georges-Philippar qui le ramenait de Chine

Mon avis

Comme j'ai pu le dire par ailleurs sur ce site, Pierre Assouline est un des plus grands biographes de notre époque, car il allie la rigueur scientifique de l'historien, la passion du spécialiste, et la qualité de l'écriture.

Il faut d'ailleurs noter que, les années passant, Assouline s'est peu à peu écarté de son travail de biographe pour se consacrer essentiellement à celui de romancier. Quel dommage !

Albert Londres, l'archétype du grand reporter, est bien sûr un sujet passionnant puisque sa vie, en elle-même, était un roman, jusqu'à sa mort survenu dans des conditions rocambolesques en mer de Chine !

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Albert Londres

Albert Londres en 1923, à 39 ans

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Comme toujours avec Assouline, le travail est détaillé, complet (580 pages en poche), bourré de détails.

Sans doute un peu trop (Londres a eu une courte vie puisqu'il est mort à 48 ans), car, pour une fois, je n'ai pas été transporté jusqu'au bout comme pour ses biographies de Kahnweiler ou Gallimard.

Bizarrement, réduire un tel aventurier à une analyse méthodique chronologique de sa vie ôte à ce personnage une bonne partie d'aura magique dans laquelle la légende l'a plongé au fil du temps.

Londres est devenu un mythe pour le journalisme, et il n'est pas toujours bon de confronter les mythes avec les détails parfois triviaux de la réalité (il est arrivé la même chose avec Robert Capa ces dernières années).

A vous de juger le personnage.

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