Dévolution

Max Brooks

Calman Levy

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Le pitch

Bienvenue à Greenloop, près de Seattle, petite communauté écolo privilégiée permettant à des ultra-riches de vivre au plus près de la nature, mais avec une technologie de pointe. Quand un proche volcan entre en éruption, Greenloop est soudain coupée du monde, et ses habitants jetés dans une épreuve de survie au jour le jour.

Kate Holland relate dans son journal intime comment son petit coin de paradis devient un enfer, surtout quand s’abat sur les survivants un prédateur inattendu : le Bigfoot. Pour survivre, la communauté doit désapprendre tout ce que le monde moderne lui a inculqué.

Entre le journal de Kate et les nombreux témoignages extérieurs, nous reconstituons une ahurissante histoire de survival horror. À la fois conte horrifique et voyage scientifique, Dévolution est une lecture intense, qui questionne le conflit entre nature et monde civilisé.

Mon avis

Comme j'ai déjà pu l'expliquer par ailleurs, Max Brooks est le fils de Mel (Brooks !), le célèbre réalisateur de films.

Mais si Mel s'était spécialisé (avec talent) dans le film comique, Max a préféré se lancer (avec tout autant de talent) dans l'écriture de romans fantastiques et horrifiques : si vous n'avez pas lu l'incroyable World War Z, allez-y, vous m'en direz des nouvelles !

Une bonne douzaine d'années après ce titre mondialement célèbre, Max Brooks récidive dans le genre.

Mais cette fois, pas d'histoire et d'horreur planétaire : il préfère s'en tenir à un angoissant huit clos consécutif à une catastrophe locale (l'explosion d'un volcan, un phénomène naturel proche de celui du Mont Saint Helens) où quelques humains vont se retrouver agressé par de drôles de monstres.

Enfin... drôles n'est peut-être pas le terme adéquat : comme vous l'avez lu dans le pitch, il s'agit d'une tribu de bigfoot, ces yétis légendaires d'Amérique du nord. Des bestioles sacrément dangereuses, surtout quand la faim les pousse à quitter leur montagne pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent.

Même si ce roman n'a pas l'ambition de World War Z - loin de là -, Brooks met tout son savoir-faire narratif pour créer un climat anxiogène qui va aller crescendo tout au long des 300 pages, pour culminer dans une dernière partie apocalyptique, ma foi fort réussie (sang et larmes, telle est sa devise !).

Dommage que le récit mette un peu de trop de temps à démarrer, car le propos, loin d'être purement horrifique, est en fait assez subtil, l'auteur déployant une critique assez réussie de la riche population bobo adepte du retour à la terre qui semble avoir peuplé récemment les forêts de la côte ouest américaine.

L'autre intérêt du roman est de démontrer que, comme l'expliquait Thomas Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme : les bigfoots sont dangereux, sans le moindre doute, mais la bêtise humaine et le manque de solidarité sont les meilleurs vecteurs de destruction de la race humaine !

Pour les amateurs d'aventures horrifiques qui ne nécessitent pas de laisser son cerveau à l'entrée du livre.

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