Dracula

Edition prestige

Bram Stoker, Georges Bess

Glénat BD

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Le pitch

En 1897, le public découvre dans les pages d’un roman épistolaire écrit par Bram Stoker l’extraordinaire personnage de Dracula, être immortel qui se repaît du sang des vivants pour les transformer à leur tour en créatures maléfiques. Si Stoker n’a pas inventé la figure du vampire, il lui a malgré tout conféré sa forme moderne en faisant du comte Dracula une figure iconique et emblématique inspirant des générations d’auteurs. Et bien que le roman ne fût pas un best-seller immédiat, il connut un écho mondial à travers des adaptations cinématographiques cultes.

Armé du brio graphique qu’on lui connaît, George Bess signe dans Bram Stoker Dracula une œuvre de virtuose qui démontre, une fois de plus, que Bess est sans conteste l’un des grands dessinateurs de la bande dessinée contemporaine.

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Dracula

Mon avis

Des éditions somptueuses consacrées à la BD, j'en ai vu et lu beaucoup, mais là...

Rarement un album - dans son édition "prestige" - m'aura autant attiré, fasciné, impressionné (je pourrais continuer ainsi un bon moment !) et son prix conséquent (39 €) aura été aussi justifié.

Le format, déjà, complètement hors norme : 37*28 cm pour plus de deux kilos d'un épais papier glacé, sous une couverture dont chaque battant pèse aussi lourd qu'un album normal.

Si grand, si lourd, qu'il vous faudra l'installer sur une table pour le lire.

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Dracula

Tiens, parlons en, de cette couverture ! Un décor pré art nouveau à la Mucha, dans de pures tonalités noires et rouge.

Rouge sang, bien entendu. Car il s'agit bien d'une adaptation de Dracula, le chef-d'œuvre de Bram Stoker, par le grand illustrateur Georges Bess.

Une fois soulevé la merveilleuse couverture, nous voilà plongés tout de suite dans l'univers gothique et fantasmagorique du monde de l'illustrateur britannique (qui vit à Paris).

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Dracula

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Une succession de double planches qui éclatent les formats classiques, cassent les gaufriers habituels de la BD.

200 planches au total (auxquelles il faut ajouter un cahier graphique d'une vingtaine de pages à la fin de l'album) qui s'affranchissent de toutes les conventions, tout comme l'avait fait Bram Stoker en 1897.

Le roman était alors littéralement bourré de procédés narratif incroyablement novateurs pour son époque : lettres, extraits du journal du héros, articles de presse, et même transcription d'enregistrements phonographiques.

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Dracula

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Georges Bess - format BD oblige - est forcement plus linéaire dans son développement mais, extrêmement fidèle au roman, il alterne comme ce dernier les chapitres se déroulant en Angleterre et ceux se situant dans les montagnes glacées de la Transylvanie.

Beaucoup de récitatifs, que le scénariste alterne avec de nombreuses scènes dialoguées.

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Dracula

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600 pages condensées en 200 planches  : autant dire que, hypnotisé par l'histoire et par le rythme de l'adaptation, il est très difficile de ne pas lire d'une seule traite cette merveille.

La singularité de l'album est d'être entièrement dessiné à l'encre de chine, sans la moindre mise en couleur.

Oui, un pur, très pur noir et blanc qui va comme un gant à l'atmosphère du roman.

Le dessin de Georges Bess est d'une précision et d'une voluptueuse architecture fascinante, que cela soit pour dessiner les ravissantes héroïnes victoriennes de l'histoire, comme pour montrer les loups, les chauve-souris ou tout simplement le monstre.

Un Dracula aussi fidèle que possible au roman originel.

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Dracula

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Dracula était un pur récit d'horreur, et cette adaptation l'est aussi.

Un récit pour adulte, qui s'approche souvent de l'atmosphère du Nosferatu de Murnau, réalisé en 1922.

Du baroque romantique à l'expressionisme horrifique : voilà le chef-d'œuvre que vous ne devez rater, sous aucun prétexte !

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