Je vais m’en farcir quelques-uns !

Jean Yanne

Cherche-Midi

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Le pitch

Aussi féroce qu'irrespectueux, toujours irrésistible, Jean Yanne avait tous les talents. Ce qui nous fait sans doute le plus cruellement défaut aujourd'hui est son regard subversif et provocateur sur la société française. Ce regard que l'on retrouve dans la plupart de ses films, de Tout le monde il est gentil aux Chinois à Paris en passant par Moi y'en a vouloir des sous !

Vous tenez dans vos mains ses phrases les plus incisives issues de cette veine provocatrice et polémique, celle qui s'attache à la bêtise de l'homme, et en particulier de l'homme en société. Qu'il dézingue d'un trait ou d'un texte argumenté les institutions politiques, religieuses, culturelles, médiatiques, les hommes d'affaires, les syndicats, l'administration et toutes les manifestations du pouvoir, le jeu de massacre est d'autant plus réjouissant qu'il est d'une justesse édifiante.

Composé de textes en partie inédits, et magnifiquement illustré par Tito Topin, un livre on ne peut plus d'actualité.

Mon avis

Jean Yanne est mort en 2003. Déjà 20 ans; comme le temps passe vite...

Pour ceux qui sont en âge d'avoir connu, vu et entendu ce drôle de personnage, il y a peu de chance pour qu'ils l'aient oublié. Car Jean Yanne ne laissait personne indifférent.

Avec son esprit tranchant, son humour (à la soude) caustique et ses talents multiples, l'homme a marqué les années 70 et 80 d'une empreinte forte.

Scénariste, réalisateur, acteur de talent, c'est avec ses aphorismes et ses improvisations radiophoniques qu'il a le mieux laissé libre court à son sens de l'humour, plus proche de l'esprit british que de l'esprit français.

Jean Yanne avait le physique, la voix, l'accent et le comportement d'un homme "du peuple".

Il se complaisait dans ce personnage pour dézinguer l'héritage culturel des générations précédentes.

Quant il balançait sur les institutions politiques et religieuses, ça tombait dur, comme à Verdun en 17.

C'est pour cela que je salue les éditions du Cherche Midi pour cette initiative : réunir en un volume de 300 pages une anthologie les meilleures traits d'esprit du personnage.

Après une - excellente -  préface de Gérard Jugnot, l'ouvrage laisse la parole à Jean Yanne.

De la phrase courte mais définitive, à l'article de quelques pages, voilà de quoi rassasier l'esprit frondeur le plus exigeant.

Certaines saillies ont vieilli, tant elles font référence à un environnement culturel et historique maintenant passé; mais la majorité des aphorismes restent d'actualité. Normal, puisque l'esprit de Jean Yanne avait une cible préférée : la bêtise humaine; et comme celle-ci est loin d'avoir disparue...

Reste à parler de l'édition du livre, pour en dire autant de bien que de mal.

Le bien, c'est le travail apporté dans la conception d'un volume au format original (entre poche et broché, avec une couverture en fort cartonnage) et à l'identité graphique évoquant à chaque page celles des albums de BD écrits par l'auteur avec l'illustrateur Tito Topin en 1968.

Le moins bien, c'est le pari pris de faire coller les couleurs de typographie avec celles des fonds de page. Franchement, une bonne partie des textes, couleur framboise, jaune pâle, vert pomme, sont à la limite de la lisibilité. Dommage.

Un recueil pour redécouvrir le grand humoriste de la France des 70's et 80's.

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