La dernière fugitive
Gallimard
La dernière fugitive
Gallimard
Le pitch
Quand Honor Bright se décide à franchir l'Atlantique pour accompagner, au coeur de l'Ohio, sa soeur promise à un Anglais fraîchement émigré, elle pense pouvoir recréer auprès d'une nouvelle communauté le calme de son existence de jeune quaker : broderie, prière, silence.
Mais l'Amérique de 1850 est aussi périlleuse qu'enchanteresse , rien dans cette terre ne résonne pour elle d'un écho familier.
Mon avis
Grosse, grosse déception à la lecture du dernier roman de Tracy Chevalier !
Pourtant, le thème avait tout pour attirer les lecteurs fidèles de l'auteure; c'est d'ailleurs par fidélité littéraire que j'ai acheté le livre : même si tous ses romans ne sont pas toujours au même niveau, difficile de ne pas garder un très agréable souvenir de livres comme La jeune fille à la perle, Prodigieuses créatures ou Le récital des anges...
Malheureusement, dès les premiers chapitres, le malaise s'installe. Il ne va pas cesser de croître tout au long du roman, dont la trame scénaristique est creuse, convenue.
Une hypothèse : Tracy Chevalier, en panne d'inspiration, aurait-elle "traversé l'Atlantique" pour la première fois (tous ces romans précédents se passent en Europe) pour trouver un nouveau cadre, la toile de fond gigantesque des Etats-Unis de la conquête, au XIX° siècle ?
Hypothèse que je pense être la bonne, puisque son dernier roman (A l'orée du verger), paru début 2017, se passe également dans ce nouveau contexte.
Mais quel intérêt de situer ce roman sur un fond thématique aussi riche (le monde des quakers), si ce n'est pour rien en faire ?
Je n'ai absolument rien appris sur eux, et le thème ne s'en sert quasiment jamais comme ressort dramatique. La plupart des personnages sont réduits à de simples silhouettes, parfois à des caricatures (c'est particulièrement vrai pour Donovan, le "chasseur d'esclaves", une sorte de Rhett Buttler mal dégrossi). Quant à l'histoire, elle est prévisible et sans grand intérêt.
Reste heureusement le style, toujours aussi admirable.Mais c'est vraiment insuffisant, car il manque à cette histoire toute la subtilité habituelle de Tracy Chevalier.
Un conseil : si vous voulez toucher au monde des quakers (même par la bande, puisque ce n'est pas le sujet principal), allez faire un tour du côté de L'invention des ailes, de Sue Monk Kidd, un beau roman historique sur la ségrégation.
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