La fête des fous

James Lee Burke

Rivages/Noir

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Le pitch

Dans les terres âpres de la frontière entre le Texas et le Mexique, un étonnant récit se propage : celui de Danny Boy Lorca, un ivrogne un peu illuminé qui dit avoir vu un coyote poursuivre deux hommes et abattre l'un d'eux.

Élucubrations dues à l'abus de mescal ? Le fait est que l'on retrouve un mort et que son compagnon a pris la fuite. Hackberry Holland et son adjointe Pam Tibbs engagent une course-poursuite pour le retrouver.

Ils vont croiser des personnages terrifiants et inoubliables : le prêcheur Jack Collins, le non moins redoutable révérend Cody Daniels, le mercenaire Krill, et Anton Ling, dite = La Magdalena ", une étonnante figure féminine qui protège les clandestins...

Mon avis

Une virée d'une bonne dizaine d'heures dans l'enfer du fin fond du Texas, cela ne vous fait pas peur ?

Non ? Alors cet imposant thriller rural de James Lee Burke est pour vous !

Quand je dis rural, le mot est un peu faible, puisque la totalité du roman se déroule dans, ou à la frontière du désert.

Vous visualisez ? Dans cette zone minérale où, suivant les légendes rurales (et non pas urbaines, pour une fois !), prospèrent les serpents à sonnettes et les pires malfrats de l'Amérique profonde...

James Lee Burke, le pape du thriller/polar de ce monde là, ce monde qui n'a rien à voir avec celui dans lequel nous vivons, met le grand talent de sa plume trempée dans le vitriol pour dépeindre une galerie de personnages trop méchants pour être totalement vrais.

C'est ce point là, précisément, qui fait tant la qualité première que le défaut principal de La fête des fous.

En dehors d'une poignée de flics recuits par la chaleur et le soleil - Hackberry Holland et son adjointe transie d'amour Pam en première ligne - et une chinoise au surnom magnifique (La Magdalena), les personnages de Burke ne sont qu'infâmes trafiquants en tout genre, psychopathes absolus, tenanciers de bordel et mercenaires impitoyables.

Avec son style incroyablement cinématographique - on voit les personnages, on les sent, on chauffe sous la morsure du soleil ! -  l'auteur compose un complexe opéra de haine et de désespoir  (le scénario est brillamment labyrinthique) dans lequel le lecteur s'enfonce, fasciné et de plus en plus désespéré.

La contrepartie de cette dramatisation extrême, c'est que cela reste du cinéma : impossible de croire une seconde à cet enfer improbable où les pires méchants de Cormac McCarthy passeraient pour des enfants de chœur.

Vous l'avez compris : La fête des fous, c'est un long métrage à grand spectacle qui vous en mettra plein la tronche; mais cela reste du cinéma.

Du sacré bon cinéma !

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