Robicheaux

James Lee Burke

Rivages/Noir

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Le pitch

Robicheaux est un homme hanté. La mort de son épouse Molly, tuée sur la route, ne lui laisse que des questions sans réponses.

Au lendemain d'une nuit difficile noyée dans les brumes de l'alcool, il découvre ses mains meurtries. Lorsqu'un policier lui annonce que l'homme qui a tué Molly a été retrouvé assassiné, Robicheaux sait que s'il ne peut prouver où il se trouvait au moment des faits.

Pour laver son nom, Robicheaux devra se rendre en enfer et en revenir.

Mon avis

Robicheaux - Dave Robicheaux -, c'est le personnage central et récurrent des romans de James Lee Burke, 86 ans au compteur et toujours derrière sa machine à écrire.

Burke a écrit 23 romans en compagnie de Robicheaux, et celui que j'ai actuellement entre les mains est le 21ème (et le premier en lecture pour moi).

Autant dire que ce héros (cet anti-héros ?) a de la bouteille, tant au sens figuratif qu'au sens propre, car Robicheaux est un alcoolique, un vrai, un qui ne guérira jamais complètement de son addiction.

D'une certaine façon, l'alcoolisme est le personnage principal de ce très épais récit (près de 600 pages), car JL Burke en parle constamment, mais aussi, parce que c'est à cause d'une brève rechute d'un soir que Robicheaux se retrouve le principal accusé du meurtre d'un homme dont il a toutes les raisons de lui en vouloir.

Le problème, c'est que Robicheaux n'a aucun souvenir de la soirée, et il ne sait donc pas si c'est lui le meurtrier !

Sur cette idée de départ fort originale, ce énième polar des bayous  de l'auteur démarre fort bien, surtout que l'homme - Robicheaux - est un personnage attachant malgré ses énormes défauts.

Surtout qu'on retrouve auprès de lui un autre héros récurrent de la série, Clete, aussi intéressant complexe que lui.

Malheureusement, à côté des scènes fort réussies trempées dans l'eau des bayous - tout au long du livre, on entend les moustiques voler et on respire l'atmosphère humide de la Louisiane - il y a une intrigue qui part peu à peu en quenouille (ou autre mot plus approprié qui rime, mais moins élégant...) au fil des chapitres.

Pas moins de 40 chapitres où se bousculent un nombre considérable de personnages, dont une grosse majorité de psychopathes, de méchants et de tueurs (rayer les mentions inutiles), qui se balancent pendant des heures interminables des punchlines aussi méchantes que récurrentes.

En fait, on a l'impression que l'auteur n'a pas réellement écrit le script et bâti l'ossature de son roman avant d'en entamer la rédaction car on tourne vraiment en rond et l'ennui finit, très progressivement, par s'installer.

Si j'ai bien compté, Robicheaux a été écrit alors que James Lee Burke avait 82 ans. Depuis, il en a publié deux autres. Il serait peut-être temps de faire une pause ?

NB : si vous voulez découvrir l'auteur - une figure de la littérature sudiste - sous un jour meilleur, je peux vous conseiller de lire les 600 pages de La fête des fous, dont je parle ailleurs sur le site. Ce n'est pas Robicheaux qui est au centre de l'histoire, mais c'est beaucoup plus réussi et maitrisé.

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