La Nuit du Jabberwock
Rivages/Noir
La Nuit du Jabberwock
Rivages/Noir
Le pitch
A Carmel City, il ne se passe rigoureusement rien de palpitant. C'est bien le drame de Doc Stoeger, propriétaire et unique rédacteur du journal local, le Carmel City Clarion. Fan absolu de Lewis Carroll, Doc soigne sa morosité au bar du coin où il retrouve son ami Al Grainger pour d'interminables parties d'échecs. Un soir, alors que le bouclage du journal approche, Doc se prend à rêver que des évènements extraordinaires se produisent enfin. Son voeu va être exaucé au-delà de ses espérances !
Livre culte, trésor de bibliothèque, classique inclassable, La Nuit du Jabberwock continue d'enchanter des générations de lecteurs.
Mon avis
Comme j'ai pu le dire par ailleurs sur ce site, Fredric Brown fut un merveilleux auteur de SF, un peu à part, car, comme Ray Bradbury, il ne s'est jamais pris au sérieux et n'a pas hésité à introduire de la distance, voire un humour élégant, dans ses oeuvres.
Et, comme Bradbury, il restera avant tout comme un formidable auteur de nouvelles, là où son humour et son sens aigu des paradoxes s'exercent le mieux.
Une autre facette du talent de l'auteur américain est, de ce côté de l'Atlantique, presque parfaitement inconnu car c'est bien dans le domaine du polar qu'il a le plus produit, notamment avec la série de romans ayant Ed et Am Hunter comme personnages principaux.
Et s'il y a un titre qu'il faut retenir dans cette production parfois un brin alimentaire, c'est bien La nuit du Jabberwock.
Un bouquin au scénario complètement space.... et pourtant ce n'est pas de la SF !
Le titre fait très clairement référence au poème surréaliste que Lewis Caroll a écrit dans la suite d'Alice au pays des miroirs, De l'autre côté du miroir.
Un poème merveilleux qui commence par les vers immortels :
"Il était grilheure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient"
Des vers mis en exergue de ce curieux roman où l'on parle effectivement beaucoup de Lewis Caroll mais qui ne contient, malgré les apparences, pas une once de fantastique.
Je ne peux que vous incitez à découvrir cette histoire tortueuse et irracontable qui met en valeur l'humour de Fredric Brown et son sens du bizarre...
A noter également que Doc, le journaliste héros de cette histoire où les cadavres s'accumulent, absorbe en moins de 300 pages sans doute la plus grande quantité de whisky de l'histoire de la littérature !
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