La symphonie pastorale

André Gide

Folio

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Le pitch

Un pasteur recueille une jeune orpheline aveugle, farouche, et l’éduque en lui donnant une vision magnifiée du monde. Premier péché ? Puis il tombe amoureux d’elle, son fils aussi… Poussant la partition vers la tragédie ?

Avec l’éclat du style d’André Gide, ce classique nous fait vibrer jusqu’à la dernière page.

Mon avis

La symphonie pastorale est publié chez Gallimard en 1919. André Gide a alors 50 ans, puisqu'il est né en 1869. L'éducation et la culture de l'auteur, profondément ancré dans le XIX° siècle, explique en partie le ton et le fond de ce très, très  court roman.

Aucune trace de modernité dans ce récit d'une tentation.

Le mettre en parallèle du Diable au corps, de Raymond Radiguet, publié quatre ans plus tard (Radiguet a 17 ans !) est assez étonnant car les deux œuvres sont écrites dans un style d'un pureté classique irréprochable (et admirable), avec des chapitres très courts, et leur traitement du récit romantique est aussi "scandaleux" que divergent.

Chez Radiguet, le scandale d'un adolescent qui séduit la jeune femme d'un homme coincé sur le front de l'est pendant la première guerre mondiale.

Chez Gide, le scandale d'un prêtre (protestant) marié et père de cinq enfants qui tombe amoureux d'une très jeune fille handicapée.

Dans les deux cas, c'est la femme finira par payer, comme si c'était elle qui devait subir les foudres du comportement de l'homme.

*

Michèle Morgan

Michèle Morgan, prix d'interprétation en 1946 à Cannes

 

La symphonie pastorale se (re)découvre avec le plaisir ineffable de la lecture d'un beau roman classique.

Même si le contexte parait aujourd'hui complètement dépassé et les développements traités d'une manière trop mélodramatique pour ne pas nuire à leur crédibilité, on ne peut qu'apprécier la subtilité de la pensée d'André Gide qui, sans cesse, interroge la notion d'amour.

Je n'en dirais pas plus, par peur d'en dévoiler trop au lecteur innocent qui plongera son nez dans ce court livret qu'il faut avoir lu une fois dans sa vie.

NB : le film de Jean Delannoy adapté du roman restera dans l'histoire du cinéma comme ayant obtenu la palme d'or (à l'époque : le grand prix) du 1er festival de Cannes, en 1946, Michèle Morgan obtenant le prix d'interprétation féminine.

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