Le cercueil de Job

Lance Weller

Gallmeister

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Le pitch

Alors que la Guerre de Sécession fait rage, Bell Hood, jeune esclave noire en fuite, espère gagner le Nord en s'orientant grâce aux étoiles. Le périple vers la liberté est dangereux, entre chasseurs d'esclaves, combattants des deux armées et autres fugitifs affamés qui croisent sa route. Jeremiah Hoke, quant à lui, participe à l'horrible bataille de Shiloh dans les rangs confédérés, plus par hasard que par conviction. Il en sort mutilé et entame un parcours d'errance, à la recherche d'une improbable rédemption pour les crimes dont il a été le témoin.

Deux destinées qui se révèlent liées par un drame originel commun, emblématique d'une Amérique en tumulte.

Mon avis

La littérature américaine a produit, ces dernières années, un nombre incalculable de romans consacrés à la terrible condition des noirs au XIX° siècle.

Les romans se déroulant durant la guerre de sécession sont presque aussi nombreux.

Mais avec son troisième livre, Lance Weller mixe les deux sujets en un traitement aussi fort qu'original.

Le cercueil de Job suit, en plusieurs récits entremêlés, dans l'espace et dans le temps, une esclave noire en fuite et un blanc sudiste déserteur.

Tout l'intérêt du livre est de situer la caméra à ras de terre. Bell Hood et Jeremiah Hoke tracent chacun leur route dans les territoires où se déroulent les terribles combats de la guerre de sécession.

Comme placé sur leurs épaules, le lecteur se retrouve plongé dans de terribles combats, il fuit l'ennemi, l'évite, traverse de campagnes dévastées par les affrontements, rencontre d'autres fuyards, d'autres déserteurs.

Tel un catalogue sanglant, terrifiant, leurs terribles destins se déroulent peu à peu.

C'est là toute la force originale de ce très long roman : le parti pris de réalisme poussé à l'extrême bouscule le confort du lecteur, comme le faisait A l'ouest rien de nouveau de Remarque pour la 1ère guerre mondiale, ou la série The pacific de Spielberg pour la seconde.

Pas de doute : Le cercueil de Job véhicule, pendant plus de 300 pages, de si puissantes émotions que vous ne risquez pas d'en oublier les passages les plus forts !

Malheureusement, la longueur du texte - avec de trop nombreuses scènes redondantes -, ainsi que l'architecture inutilement complexe du récit (pourquoi une telle tresse scénaristique, qui désamorce à de multiples reprises la tension empathique que l'on ressent vis à vis d'un personnage pour revenir sur un autre ?) finissent, sur la durée, par lasser...

N'hésitez pas cependant  à vous immerger dans cette aventure peu commune : vous en garderez, sans le moindre doute, de puissants souvenirs.

 

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