Le maître du haut-château

Philip K. Dick

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Le pitch

1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés , le Reich et l'Empire du Soleil levant se partagent le monde.

Vingt ans plus tard, dans les Etats-Pacifiques d'Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L'occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre.

À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, grand amateur de culture américaine d'avant-guerre, dénichent chez lui d'authentiques merveilles. D'ailleurs, que pourrait-il offrir à M. Baynes, venu spécialement de Suède pour conclure un contrat commercial avec lui ? Seul le Yi King le sait.

Tandis qu'un autre livre, qu'on s'échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la Seconde Guerre mondiale...

Mon avis

Prix Hugo 1963, Le maître du haut château est important pour au moins trois raisons.

La première, c'est que c'est ce livre qui rendit célèbre Philip K. Dick aux yeux du monde.

La seconde est qu'il ouvre la période majeure de l'auteur pour la littérature de SF (juste après viendra Ubick).

La dernière, c'est qu'il s'agit d'une des uchronies les plus célèbres et les plus réussies de l'histoire de la SF.

Est-ce mérité ? Tous ceux qui vous diront avoir été déçus par ce livre le feront pour de mauvaises raisons, les principales étant qu'ils ont trouvé le roman compliqué, sans intrigue, statique, et assez ennuyeux, la fin étant très décevante.

D'une certaine façon, je peux les comprendre, car ce petit bijou de la littérature (laissons tomber la SF, s'il vous plaît, cela n'a aucune importance...) est d'un abord assez difficile. Je le recommande donc uniquement aux lecteurs avertis : attention, ce n'est pas un roman d'aventures !

La structure du récit est complexe (il y a une mise en abîme avec l'existence dans le roman d'un livre qui est lui-même une uchronie présentant une troisième façon d'appréhender la fin de la Seconde Guerre mondiale), elle n'obéit pas aux schémas classiques de la narration.

L'uchronie n'est qu'un voile destiné à aborder des sujets beaucoup moins ludiques : comment appréhender la notion de réalité ? La vérité est-elle unique ? Qu'est que le vrai historique ?

Mais ne partez pas non plus en fuyant : avec son talent habituel, Dick envoûte le lecteur avec son imagination fertile son agilité intellectuelle sidérante. Indispensable.

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