Le pitch

1959. Alors que les cercueils de jeunes appelés arrivent en nombre d'Algérie, les attentats se multiplient en métropole sous l'égide du FLN. Dans ce contexte politique délétère, le Général de Gaulle est rappelé au pouvoir afin de résoudre " la crise algérienne ". Il devient alors l'un des dirigeants les plus menacés de la planète. Pour sa protection, il compte sur quatre hommes, qui resteront tout au long de son mandat ses seuls gardes du corps. On les surnomme les gorilles du Général.

Mêlant l'intime à la grande Histoire, Xavier Dorison dresse ici le portrait de ces hommes, prêts à tout pour le garder en sécurité, qui forment aussi une bande de potes, unie, dans une France qui a bien du mal à accepter un grand tournant historique : la décolonisation.

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Mon avis

Format géant (25*34 cm), hideuse couverture jaune pisseux : difficile de passer à côté de cet album.

Et c'est une chance, car Les gorilles du général, premier volume d'un triptyque consacré aux gardes du corps du général de Gaulle, est un petit plaisir coupable, une plongée délicieuse dans une période de notre histoire qui est aujourd'hui  un peu idéalisée.

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Dans la réalité, tout n'a pas tous les jours été claire et calme. Les débuts de la V° république furent pour le moins rugueux.: guerre d'indépendance de l'Algérie, développement du S.A.C. et des polices parallèles,

C'est ce que retrace le scénario hyper professionnel du maestro Xavier Dorison, celui qui depuis une décennie cartonne à tout va avec ses séries à succès Long John Silver, Undertaker ou Le château des animaux.

En 90 planches au découpage et aux cadrages quasi cinématographique, Dorison déroule une histoire construite comme un polar historique des années 60.

On se croirait dans un mix des longs métrages de Jean-Pierre Melville et Henri Verneuil.

Et si ce ne sont pas les tronches de Jean Gabin, Lino Ventura ou Alain Delon que croque le talentueux Julien Telo, avec son crayonné hyper réaliste, c'est bien une succession de grandes gueules qui défilent sous la caméra des deux auteurs.

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Encrage de la planche 2

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Cela va vite, très vite, il y a du texte et du contexte, et le lecteur va d'un bout à l'autre d'une traite : chouette, un Tourne Page !

En clôture de l'album, les auteurs déploient un vaste cahier graphique et documentaire, qui rattachent chaque personnage de la BD à la réalité.

C'est fort bien fait et fort instructif, même si - les auteurs le rappellent - il y a parfois loin de la réalité historique à la manière dont ils l'ont raconté.

Qui dit triptyque, dit deux volumes à venir (si, si, je vous jure !). Je les attends, non pas avec impatience, mais avec plaisir.